Depuis hier, une deuxième vague de grève est déclenchée par la CGT dans 25 nouvelles entreprises.
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Il faut dire d'une part que le résultat officlel de la première vague est ridicule, reconnu comme tel par la CGT elle-même dans
son communiqué de ce jour : "Mais si en tout, 70 titres divers de séjour (sur 1000 !) ont été délivrés, il
n'en demeure pas moins qu’ils ont été donnés au compte-goutte, et en plus, pour nombre d'entre eux, seulement sous forme d'autorisation provisoire de séjour (APS). Ce dernier titre n'ouvre pas
systématiquement la voie à la régularisation et n'a, de plus, pas été toujours accompagné d'une autorisation de travail, ce qui est paradoxal puisque les salariés, reconnus comme tels, sont
toujours en grève !" C'est ce que nous annoncions depuis le début.
- Ensuite, la pression des sans-papiers eux-mêmes se fait de plus en plus forte. Dès le 14 mai la grève a démarré à l'entreprise Sofrabrick dans le Val d'Oise, sans attendre l'autorisation de la CGT. Dans d'autres endroits, le même phénomène est en train de se passer pareil, par exemple une entreprise de désamiantage en Seine Saint-Denis.
L'argument qui tue pour tous ceux qui refusent l'élargissement, c'est "mais tu comprends, pour les sans-papiers isolés dans leur boîte, on ne peut pas les mettre en danger". Soit, admettons dans un premier temps, c'est vrai qu'il faut être responsable et ne pas faire n'importe quoi. Mais, même dans cette hypothèse, pourquoi ne pas élargir déjà à toutes les sociétés, sur toute la France, où des collectifs de sans-papiers sont déjà recensés ?. Ce qui suppose, une nouvelle fois, que le travail syndical soit mené dans toutes les UL, UD, que les sans-papiers soient regroupés, organisés, que des initiatives soient prises. Ce qui est loin d'être le cas, quand on voit le silence et l'absence d'initiatives dans des départements pourtant directement concernés comme le Nord et les Bouches du Rhône.
Ensuite, revenons sur les travailleurs isolés. Il y a d'autres moyens : par exemple, dans le Rhône l'idée a germé d'inviter les sans-papiers (tous les sans-papiers) à participer à la journée interprofessionnelle sur les retraites, ce qui évite de les "griller" en tant que tel face à leur employeur, tout en leur permettant de se regrouper et de s'investir collectivement dans la lutte.
Le fond de l'affaire, dans la succession des arguments de la direction confédérale, c'est qu'elle ne veut pas d'élargissement, qu'elle en reste à une conception de grèves d'avertissement, pour peser sur des négociations à venir. Le problème, c'est que pour négocier il faut être deux ! Et que le gouvernement Sarkozy/Fillon/Hortefeux ne veut absolument rien lâcher. C'est donc la conception même du syndicalisme qui est en cause :
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d'un côté un syndicalisme de discussions de ministères, puis de préfectures, au cas par cas, en négociant les bouts de chandelles
qu'on veut bien leur lâcher, parce que au fond, on partage la conception de l'immigration choisie et du capitalisme régulé, à visage humain; syndicalisme qui est amené à céder concession après
concession, un syndicalisme CFDTisé au fond.
- d'un autre côté un syndicalisme de lutte de classe qui n'attend rien de la bourgeoisie et de ses larbins, qui cherche à organiser la colère et la révolte des travailleurs pour faire céder l'ennemi, parce qu'il sait que l'affrontement entre capital et travail est un des fondements de cette société.
Par ailleurs, lors de la manifestation sur les retraites le 22 mai à Paris, la Coordination 75 des sans-papiers (qui occupe la Bourse du Travail), distribuait le tract suivant, reprenant un appel déjà lancé depuis le 15 mai. C'est le double signe, à la fois du ras le bol, et aussi de la radicalisation et de la volonté d'élargissement. Maintenant, si nous sommes pour la grève générale des sans-papiers depuis le début, comme le neuvième collectif, n'oublions pas que cela s'organise et se prépare. C'est tout l'enjeu de la période actuelle, pour arriver à enclencher le soutien dans les structures syndicales.
Une nouvelle fois, nous en appelons à tous les syndicalistes de classe : l'heure est à l'élargissement du conflit, sans plus attendre. Organisons nos camarades sans-papiers, recensons les entreprises concernées, et sans attendre un quelconque feu vert, allons-y !
La coordination 75 des sans papiers occupe depuis le 2 mai 08 la Bourse du travail, 85 rue Charlot à Paris. Elle interpelle la CGT sur les limites de l'accord passé avec l'Etat pour obtenir la seule régularisation des sans papiers dont elle organise la grève. La CSP75 ne peut se satisfaire de l'exclusivité qui aurait été accordée à la CGT à déposer les dossiers collectivement dans les préfectures d'Ile de France.
Le 30 avril, la CSP 75 a essayé de déposer un millier de dossiers à la préfecture de Paris et s'est vue opposer un refus au prétexte que ces dossiers n'étaient pas présentés par la CGT. C'est pourquoi plus de 600 sans papiers occupent ce lieu de lutte historique de TOUS les travailleurs, demandant soutien et aide à la CGT.
A ce jour, le refus est évident. La coordination demande que la CGT élargisse raisonnablement son combat en intégrant le dépôt de ses mille dossiers et au-delà.
Nous avons décidé de sortir de l'ombre et de rejoindre les centaines de travailleurs sans papiers en grève pour leur régularisation dans les restaurants, le nettoyage, les chantiers du BTP.
LUTTE EXEMPLAIRE POUR FAIRE PLIER GOUVERNEMENT ET PATRONAT.
Ce gouvernement et le patronat donneur d'ordre établissent des "quotas" pour une immigration "choisie" officialisant cette délocalisation sur place.
ARRÊTONS CETTE HYPOCRISIE SOURCE DE PROFITS SCANDALEUX.
REGULARISATION IMMÉDIATE DE TOU(TE)S LES SANS PAPIERS !
Ces milliers de sans papiers dénoncent, par leur grève avec occupation, ce dumping social, casse du droit du travail et du droit salarial. Les sans papiers de la CSP 75 appellent à soutenir la démarche.
Dans toutes les villes de France, les sans papiers doivent sortir de l'ombre. Etre soutenus dans leur lutte, afin de faire plier gouvernement et patronat.
SOYONS UNIS, PRECAIRES DU SUD COMME DU NORD, à dénoncer leurs attaques sans précédent : FEDERONS NOS LUTTES ET FORCES
Paris, m° République, afin d'élargir le mouvement et d'y exprimer leur solidarité contre toutes menaces d'expulsion.
NOUS DEMANDONS :
- la régularisation de tous les travailleurs et travailleuses sans papier
- à cette fin, d'être reçus avec l'appui de la CGT, par Mrs HORTEFEUX (Ministre de l'immigration) et GAUDIN (Préfet de Police de Paris)
- la fermeture des centres de rétention
- le retrait des lois xénophobes de l'immigration : Basta le CESEDA !
- l'arrêt des rafles et des contrôles au faciès
- le retrait de la taxe ANAEM, discriminative et illégale, versée pour tout emploi d'un étranger !