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15 février 2006 3 15 /02 /février /2006 11:08
Mercredi 15 février 2006
Le 7 mars, contre un monde de précarité, de flexibilité et de soumission
 
CNE pour tous dans les petites entreprises : deux ans d’essai, déjà les premiers licenciements aux Prud’hommes… CPE : deux ans d’essai pour les jeunes dans toutes les entreprises. Retour de l’apprentissage à 14 ans. CDD seniors de deux fois 18 mois. Retour du travail de nuit pour les jeunes à 15 ans (n’oublions pas que c’est la gauche au gouvernement qui avait préalablement autorisé le travail de nuit pour les femmes !). Augmentation des heures supplémentaires imposées dans la métallurgie. Flicage accentué du chômage et pression pour accepter n’importe quel boulot…
 
L’hebdomadaire « Marianne » titrait : « Retour au XIXème siècle » ! C’est à une attaque généralisée à laquelle nous assistons, sur tous les volets du Code du Travail. Qui ne concerne pas que certains, mais tous les travailleurs, puisqu’à l’évidence l’objectif est de généraliser à tous la période d’essai de deux ans. Le privé est en première ligne, mais le public aussi est concerné puisque l’on sait que les contrats de statut privé se multiplient à toute vitesse dans la fonction publique (La Poste pour ne citer qu’elle).
 
On nous annonce un monde de précarité, de flexibilité, de soumission, de stress, d’individualisation et d’insécurité sociale au quotidien. Nous ce que nous voulons, c’est un monde sûr, fixe, de responsabilisation, d’avenir. Plus cela va, d’un gouvernement à l’autre, plus la vie est galère et précaire.
Allons-nous laisser faire ?
 
On pourrait imaginer que face à cette attaque frontale, on ait une réponse frontale.
Bonne mobilisation certes le 7 février. Mais avec des doutes : pas de préavis de grève dans la fonction publique, par exemple, comme l’écrit un de nos lecteurs ailleurs sur ce blog :
 
A propos de la journée d'action du 07 février. Il n'existe pas de préavis des fédérations de fonctionnaires, pour agir il aurait fallu un préavis de grève USAC  déposé selon les lois en vigueur 5 jours avant l'action. Seulement un de nos secrétaires nationaux a malheureusement découvert l'existence de ce mouvement aujourd'hui, soit  le 5 février. Il conclut son mail en disant que 2 jours c'est trop peu pour préparer quelque chose. On pourrait croire à de l'amateurisme mais pour connaître le fonctionnement ce n'en est pas. Il est tout simplement plus facile le 5 février de passer pour quelqu'un qui aurait bien fait quelque chose le 7 février plutôt que de s'expliquer sur le fait qu'on laisse les jeunes et le privé agir tout seul contre le détricotage du code du travail.
 
Pour le 7 mars, l’appel intersyndical est on ne peut plus flou (lu sur le site de la CGT) :
 
7 mars : poursuivre la mobilisation pour obtenir le retrait du CPE

Les manifestations unitaires du 7 février ont constitué une première étape importante. Les organisations syndicales réaffirment leur volonté commune de poursuivre la mobilisation pour obtenir le retrait pur et simple du CPE.
Ce contrat constitue une discrimination forte à l'égard de la jeunesse qu'il condamne à la précarité.
Se rajoutant au Contrat Nouvelles Embauches à destination des salariés de toutes générations dans les entreprises de moins de 20 salariés, il annonce une fragilisation du contrat de travail de tous les salariés.
Le gouvernement confirme sa volonté de passer en force. Il donne des raisons supplémentaires pour développer les mobilisations.
Les organisations syndicales mettront tout en oeuvre localement pour la réussite des actions décidées par les organisations de jeunes. Les premières d’entre elles sont fixées pour les 14 et 16 février.
Elles décident d’une grande journée nationale de mobilisation des jeunes et des salariés le 7 mars, elles appellent leurs structures locales à organiser des manifestations communes.
Déclaration des organisations étudiantes et lycéennes et des organisations syndicales de salariés : Unef, Unl, Cfdt, Cgt, Cgt-fo, Cftc, Fsu, Unsa. Les organisations Union Syndicale Solidaires, Confédération Etudiante, Sud Etudiant, et Fidl également présentes à la réunion s’associent à cet appel.
C’est nous qui avons surligné en jaune les phrases ci-dessus.
 
Ainsi donc, c’est localement que va se décider la riposte syndicale ? Pas d’appel national ? Pas de grève générale d’une journée ? Le Monde peut écrire tranquillement sans être démenti : « Quant à un éventuel mot d'ordre de grève pour le 7 mars, il sera décidé syndicat par syndicat. FO déposera des préavis de grève, la CGT laisse à ses syndicats d'entreprises la liberté de choix » (Le Monde 14/02/2006)
 
On croit rêver… Autant nous pouvons être réticents à des journées d’action plus ou moins bidon, telles celle du 31 janvier, autant, là, il faut y aller à fond ! Allons-nous laisser les jeunes seuls face au gouvernement ? Allons-nous les laisser une nouvelle fois seuls face à la répression comme l’an dernier lors du mouvement lycéen ?
 
Camarades de la CGT, l’heure est grave.
 
Il ne faut pas laisser faire cet abandon, que nous pourrions, en cette période de préparation de Congrès, assimiler à une trahison. Le blog invite tous les syndicats à participer massivement à la mobilisation du 7 mars. Nous invitons tous les camarades du public à déposer et faire déposer des préavis de grève, en temps et en heure pour participer à cette journée.
Transmettez nous vos informations, nous nous en ferons l’écho !

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commentaires

P
Salut, pour la manif du 7 mars, la plupart des syndicats sont mous du genou comme d'hab. Alors qu'il est difficile pour nous de faire des jours de grève isolés (4 octobre, ... 2 février, puis 7 février, puis 7 mars...), alors que ces jours sont peu efficaces en termes de stratégie face au gouvernement, alors qu'ils nous font mal parce qu'on perd du fric à faire la grève pour pas grand-chose,... les auteurs du communiqué intersyndical appellent à UN JOUR de grève.Une honte.Il serait quand même opportun ce coup-là de mettre la pression, d'utiliser la grève comme une arme et pas juste comme un moyen de râler. C'est-à-dire d'appeler à une GRÈVE RECONDUCTIBLE À PARTIR DU 7 MARS.Solidaires, l'union syndicale dont je fais partie, est la seule à appeler à la reconduction. C'est la honte pour le mouvement syndical français. Pas étonnant que les travailleurs se démotivent, se désyndicalisent : les grosses centrales ne sont plus des syndicats de lutte mais de consensus.
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B
Salut, rien à faire de Charles. Sur Limoges, avec les camarades du collectif Jeunes CGT on s'est engagé résolumment contre le CPE (et la précarité en général) dans nos boites et en diffant sur les quartiers populaires. le 7 février, après avoir également participé aux AG d'étudiants nous avions déjà insisté pour un appel clair à la grève et à la manifestation. Nous avons vu les effets d'un syndicalisme rassemblé... l'intersyndicale n'appellait qu'à un rassemblement plan-plan. En appelant plus tôt lycéens, étudiants et jeunes CGT on a réussi à partir en manif . Ca c'est terminé par l'invasion du Medef, (qui n'est pas un interlocuteur ou un partenaire social mais un ennemi de classe...) Pour le 7 mars rebelote, sauf que cette fois, en plus, on nous bassine sur les provocateurs, sur l'impossibillité d'organiser des AG après la manif... et sur la nécessité de mettre en place un SO. Tout doit être bien propre, bien huilé, on fait sortir les gars du bout des lèvres, sans appel clair et surtout sans aucune perspective. C'est quand même amusant dès que ça chauffe un peu de voir les réformards retourner comme des caniches dans leur niche de classe... La voie que nous avons choisi c'est de continuer à militer dans notre classe et sur les quartiers, mais il est urgent de nous compter pour défendre et élaborer une véritable orientation. Tout doit passer au crible de la critique, à commençer par la place et le rôle des cadres qui se comportent dans le syndicat comme à l'usine, contrairement à ce que dit la CGT, on est pas tous des salariés, la division sociale du travail ça existe ! La ligne capitularde qui nous met à la remorque de la bourgeoisie elle s'exprime partout et on voit concrétement à quoi elle aboutit... à désarmer les ouvriers et à protéger les intérêts patronaux , y compris physiquement. Le combat continue et ce blog y contribue largement!
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T
Les mots de CHAAARLES ne peuvent être que des paroles de chef d'entreprise (ou de fils de chef d'entreprise).Comment peut-on traiter de bourreau des gens qui sont  contre l'exploitation des gamins de 15 ans la nuit. Des personnes qui se battent contre les emplois précaires.C'est contre ce développement là que l'on ce bat.Si t'était au chomage, sombre idiot, tu ne tiendrais pas ce language.Essaye de sortir ta tête des cours de la bourse et soit un peut lucide sur ce qui se passe dans notre société.
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E
Charles ....quel est cet inculte personnage qui défend un monde d'injustice et de misère ..Charles je ne dirai qu'un mot : "crevez!"
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C
J'ai pris connaissance de votre blog sur le mensuel : "Partisan".<br /> Une pochade lamentable qui entreprend aucune démarche pour les vrais travailleurs : c'est-à-dire ceux qui ne se plaignent pas des 35 heures et en font 40, ceux qui ne font pas grêve à longueurs de journée. J'accuse le journal "Partisan" de vouloir noyer tous les français et même ceux qu'ils prétendent aider. La CGT étant un partisan des journaux communistes, je pense et je crois qu'ils sont des bourreaux pour une France qui en ces temps doit se dévolepper grâce au liberalisme.
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