Après quelques articles partiels (le Grenelle de Mai 68, la réaction des travailleurs de Rhône Poulenc), ou plusieurs vidéos (Wonder, Sochaux) et émission radio, il est temps d'aller plus à fond, pour comprendre ce qui s'est passé il y a quarante ans.
Nous reproduisons ci-dessous une analyse publiée dans le journal Partisan en 1998 (d'où quelques références un peu dépassées !) qui fait le tour de la question.
Article un peu long, article de fond, il propose une lecture indispensable, révolutionnaire de ce que furent ces événements. Article évidemment politique, car si le mouvement de mai 68 intéresse au premier chef les syndicalistes de classe et les ouvriers les plus déterminés, il ne peut être compris que par une grille de lecture politique. Egalement disponible sous forme imprimable ci-contre.
Et egalement une petite musique historique pour l'ambiance...
Dans la lutte des classes, certains mois comptent pour des années. Tout grand mouvement politique de masse accélère ainsi l'histoire : les contradictions explosent, les rapports sociaux éclatent en pleine lumière. Le prolétariat se dresse devant la bourgeoisie, classe révolutionnaire et classes possédantes face à face ; le nouveau naît sous l'ancien, le révolutionnaire pointe au-dessus d'un ordre social révolu. Pour le meilleur et pour le pire, mai-juin 68 en France fut une de ces ruptures privilégiées. La bourgeoisie en a rapidement tiré des leçons. Trente [quarante...] ans après, quels enseignements le mouvement ouvrier peut-il déduire de la plus grande grève de son histoire ?
En attendant la déferlante médiatique du Mondial 98 [des JO de Pekin...], Mai 68 n'en finit pas d'être commémoré jusqu'au ras-le-bol. Pas moyen d'y échapper. C'est un artifice vieux comme le mouvement ouvrier que d'ensevelir la mémoire révolutionnaire sous des tombereaux de discours nostalgiques. Dans la tourmente, on calomnie, on discrédite, on injurie, on frappe, puis on se répand en trémolos révolutionnaristes l'orage passé — les grévistes "irrationnels" et "corporatistes" de 1995 [les grévistes de la RATP et de la SNCF de l'automne dernier...] en ont fait aussi l'expérience. L'opportunisme encense les grands soulèvements et les grèves de masse... à condition qu'ils ne débordent pas les manuels d'histoire.
1960-1968 — L'essor de la contestation mondiale
La forte poussée de fièvre politique des années 1965-68 n'a rien d'étroitement franco-français.
Elle s'inscrit dans le contexte général d'une aggravation sensible de la crise mondiale de l'impérialisme aux plans économique, politique et idéologique : une série de facteurs convergents ont créés de nouveaux rapports de force entre la révolution et la contre-révolution, entre les peuples dominés et l'impérialisme.
Le mouvement mondial de contestation des années 60 a été façonné en profondeur par l'anti-impérialisme. Né de la décolonisation (Indochine, Algérie, Cuba, etc.), il s'est enraciné dans les luttes de libération (Viêt-Nam) et la jeunesse y a tenu le premier rôle, aux Etats-Unis, en Italie ou en France, au Japon ou en Chine populaire. La Révolution culturelle chinoise a influencé aussi considérablement une jeunesse remplie d'espoirs, avide de réponses politiques nouvelles rompant avec l'idéologie dominante et le révisionnisme.
1967-1968 — L'essor de la contestation étudiante et ouvrière en France
Personne ne pouvait "prévoir" le déclenchement du mouvement de mai-juin 68 en France, encore moins sa radicalité ou son ampleur. Mais l'explosion politique de 68 n'éclata pas comme "un coup de tonnerre dans un ciel serein". Bien sûr, en février, de fins politiques constataient avec regret que « la France s'ennuyait » (Pierre Viansson-Ponté, Le Monde). La vision béate d'une France stable et égalitaire, puissance mondiale gavée d'une croissance économique rapide et peuplée de citoyens prospères relève du mythe bien entretenu. La prospérité française des "trente glorieuses" (1945-75) est le fruit d'un des plus grands chambardements économiques connus par le pays dans une période aussi brève. A la reconstruction de l'après-guerre succédait une phase de développement effréné qui créait de multiples et intolérables tensions sociales. En 1968, la société française est une des plus profondément inégalitaires d'Europe. Elle manifeste une indifférence brutale envers les millions de "soutiers" et de laissés-pour-compte de "l'opulence" : prolétariat immigré, ouvrières, jeunes travailleurs, OS, manœuvres et apprentis, travailleurs retraités, ouvrier(e)s agricoles, paysan(ne)s en voie de faillite, etc.
Trois facteurs marquent l'essor de la contestation étudiante et lycéenne. D'abord, le développement d'une extrême gauche formée de petits groupes trotskystes et maoïstes, qui dirige les Comités Viêt-Nam depuis 1965-66 sur la hase d'un soutien au FNL. Ses militants sont très actifs et bien implantés en milieu étudiant. La plupart sont passés par les JCF ou l’Union des Etudiants Communistes, sortie exsangue de deux purges successives en 1966 (la JCR – trotskiste -, puis l'UJCML – marxiste-léniniste). Ils y ont parfois acquis quelques rudiments de marxisme, mais surtout, un réflexe de rejet du PCF. et, pour certains, un début de remise en cause théorique du révisionnisme. Ensuite, l'existence d'un malaise assez large et diffus de rejet des valeurs traditionnelles ; et pour les plus conscients, le refus plus ou moins ferme d'une situation de privilégiés, de l'appartenance à une élite de futurs "chiens de garde". Cette révolte avant tout anti-autoritaire et libertaire contre une société bien-pensante et archi-conservatrice constitue le fondement idéologique, le ressort principal du mouvement étudiant de mai 68. Enfin, l'enseignement supérieur reste réservé aux enfants d'intellectuels aisés. La "démocratisation" mène à une impasse : plus des 2/3 des étudiants sortent de l'université sans diplôme. Le ministère choisit alors la sélection, ce qui se traduit par une véritable détresse économique pour les plus défavorisés. On peut parler sans sourire de « misère en milieu étudiant » et, même si cette "misère" est toute relative, c'est inédit ! Ces "chômeurs licenciés" forment le gros des bataillons de manifestants du mois de mai, l'aile marchante d'une petite bourgeoisie démocratique déboussolée, radicalisée par une précarité inconnue.
Mai 68 le déclenchement étudiant
Du 3 au 10 mai, le mouvement s'enclenche par l'enchaînement d'une série de circonstances :
1° ralliement, sur la base d'un réflexe démocratique, de la masse de l'intelligentsia derrière une forte minorité d'étudiants contestant "l'université bourgeoise", voire la société bourgeoise.
2° fautes tactiques répétées du gouvernement.
3° formation d'un courant de sympathie à l'échelle nationale envers le "mouvement étudiant".
4° engagement spontané et immédiat d'une minorité de jeunes ouvrier(e)s inorganisé(e)s qui se fondent dans les groupes d'extrême gauche.
Jusqu'à la fin du mois d'avril 68, la guérilla qui opposait l'extrême droite aux groupes étudiants d'extrême gauche n'intéressait qu'une poignée de militants.
Avec l'investissement de la Sorbonne par la police le 3 mai, l'affrontement change brutalement de nature. Le gouvernement décide en effet de "briser" les groupuscules gauchistes. Mais, par sa démesure, la répression déclenchait une réaction de scandale, puis une protestation de plus en plus large et active. L'erreur politique est double : sous-estimation de l'ampleur du mouvement, dénoncé comme le « complot d'une poignée de gauchistes », puis le « monôme d'étudiants désœuvrés » ; surestimation persistante de la répression policière et refus de toute médiation avec l'UNEF et le SNESup. Plus grande était la masse qui rejoignait le mouvement et plus les brutalités policières prenaient un caractère odieux aux yeux de l'opinion. A l'issue d'une semaine d'épreuves de force engendrées par la spirale manifestation-répression-manifestation, la grande masse des étudiants, des professeurs et des lycéens étaient ainsi amenée à défier le pouvoir gaulliste dans tout le pays. Bien plus, la révolte étudiante bénéficiait désormais de la sympathie ouverte de la majorité de la population. A partir du 8 mai, des militants ouvriers et paysans, chaque jour plus nombreux, se solidarisent avec la rébellion qui prend de plus en plus les allures d'une formidable émeute populaire s'amplifiant sans cesse et directement dirigée contre le gouvernement et de Gaulle lui-même. Pour la classe ouvrière, les barricades du 3 au 10 mai "représentent" la révolution, elles évoquent un symbole que beaucoup de jeunes ouvrier(e)s prennent pour un signal. De nombreux étudiants sont blessés ou arrêtés, mais cette semaine là, c'est déjà le prolétariat qui paye la note la plus salée. Le 6 mai par exemple, sur 17 jeunes passant au tribunal, 5 seulement sont étudiants ; les 12 autres sont de jeunes ouvriers ou chômeurs. « Classe laborieuse, classe dangereuse », le juge des flagrants délits ne s'y trompe pas : les 5 brebis égarées prennent du sursis, tandis que les 12 délinquants écopent de mois fermes !
Jusqu'au 11 mai, le PCF. et la CGT se sont trouvés pris de cours, comme le gouvernement. N'ayant aucune prise sur le mouvement, ils le condamnent fermement pour enrayer toute contagion vers la classe ouvrière. La CGT restant de très loin la puissance syndicale dominante, la CFDT tente le jeu plus subtil du noyautage idéologique. Face à la chasse aux sorcières régnant dans la CGT, de nombreux ouvrier(e)s d'idées révolutionnaires s'y réfugient, la dynamisant un peu malgré elle. La CFDT. élargit aussi son influence chez les travailleurs récemment prolétarisés des campagnes et chez certains ouvrier(e)s immigré(e)s.
Le 11 mai, Pompidou est acculé à la reculade ou à l'intervention armée. Mais, malgré la réouverture de la Sorbonne, il est déjà trop tard pour éviter la plus profonde crise sociale et politique depuis la guerre.
Après le déclenchement étudiant, le pouvoir gaulliste est acculé à la reculade ou à l’intervention armée. Pompidou choisit évidemment la « solution raisonnable ». Mais, devant ce recul, la classe ouvrière voit une brèche et prend le relais, spontanément et massivement, à partir du 13 mai. Mai-juin 1968 est l’histoire d’une lutte de classes rude et parfois sanglante contre le révisionnisme ; une faille irrémédiable commence à se creuser et à s’élargir lentement entre la classe ouvrière et celui-ci.
Mai-juin 68 — La classe ouvrière ébranle le carcan réformiste
Pour tous, la journée du 13 mai revêt une signification politique : « 10 ans, ça suffit ! » Les manifestations sont imposantes : de 800 000 à 1 million de personnes à Paris, 50 000 à Toulouse et Marseille, 40 000 à Lyon, 20 000 au Mans et à Nantes, etc. Dès le 14, le mouvement change de nature. La grève générale débute modestement à l'usine Claas de Woippy en Lorraine, dont les 500 métallos votent la grève illimitée. Même scénario chez Sud-Aviation, à Bouguenais près de Nantes, sur l'initiative de militants trotskystes du PCI qui dirigeaient la section FO : grève illimitée avec occupation et séquestration du directeur. Dans la soirée du 15, c'est le tour de Renault-Cléon, où 300 jeunes ouvriers séquestrent le directeur et une dizaine de cadres, puis de Kléber-Colombes. Le 16, le drapeau rouge flotte sur toutes les usines Renault : Flins, Sandouville, Le Mans et enfin Billancourt ; 45 000 autres grévistes occupent une cinquantaine d'usines. Billancourt en grève, c'est le signal. Le 17 mai, la barre des 200 000 grévistes est franchie. En 24h, sans consignes fédérales, on passe de 300 000 à 2 millions de grévistes. La grève politique de masse se développe à une vitesse formidable : 4 millions le 20 mai, 6,5 millions le 21, 8 millions le 22... pour culminer à 10 millions de grévistes autour du 28 mai. En moins d'une semaine, la France est paralysée. Les 2/3 des salariés sont en grève illimitée, les occupations d'usines et les séquestrations de cadres se comptent par milliers.
Juin 68 — La résistance prolétarienne
Si l'essor politique du mouvement s'était réalisé sous le signe de l'alliance ouvriers-étudiants, son reflux est dominé par l'alliance politique entre gaullistes et PCF. La bourgeoisie, d'abord hésitante, reprenait l'initiative et faisait bloc, soudée derrière son front de classe naturel, traditionnel dans les coups durs depuis la guerre: l'État gaulliste allié au PCF. Cette alliance est dans la nature des rapports de classes en France établis depuis la Résistance. Le PCF incarne en effet le parti de l'aristocratie ouvrière, le parti des intérêts nationalistes de l'impérialisme français dans la classe ouvrière. En juin 68, il représente pour la bourgeoisie la seule carte politique efficace jouable envers les couches populaires.
Réciproquement, l'intérêt du réformisme consiste à casser à tout prix la grève politique de masse et lui opposer le mirage d'élections générales. De fait, la reprise a été décidée par le bureau politique du PCF en vue des élections... puis fut entérinée par la CGT, dont la direction s'est d'abord opposée à une reprise imposée d'en haut ; Séguy (du moins l'a-t-il prétendu en 1980) ayant tenté sans succès de convaincre ' Marchais que « c'était trop tôt ». La contre-offensive bourgeoise s'effectue ainsi avec la collaboration active du PCF selon trois axes complémentaires : les "accords de Grenelle" et la reprise du travail d'abord, le mirage électoraliste des législatives ensuite, la répression du mouvement gréviste enfin. S'il est vrai que Grenelle ne constitue pas un "accord" en bonne et due forme (aucune signature syndicale), la transaction du 27 mai représente bien pourtant une sorte de protocole de fin de conflit, "un constat de conclusions" (Séguy), marquant une promesse de fin de grève assortie « d'avantages non négligeables » selon la CGT : l'augmentation de 35% du SMIC ! Tous les ouvriers de l'époque se souviennent que les "accords de Grenelle" furent en fait à l'origine de l'appel à la reprise dans tout le pays, alors que le mouvement est encore en pleine vigueur. La CGT joue le morcellement (négociations branche par branche) et la division (« les autres ont repris » et, simultanément, on fait courir la rumeur d'une reprise définitive des premiers !), et traque les « provocateurs jusqu'au-boutistes » (voir le film La reprise aux usines Wonder).
Le discours de de Gaulle du 30 mai suivi de la manifestation du "parti de la trouille" marquent certes le début de la décrue politique de la grève de masse. [On peut écouter ci-dessous ce discours historique]
Mais la reprise s'étale sur plus d'un mois et la classe ouvrière résiste sans illusions, jusqu'à la mi-juillet par endroits. Le 27 mai au matin, 10 000 à 15 000 ouvriers de Billancourt votent la poursuite de la grève illimitée avec occupation et sifflent copieusement Séguy venu leur présenter les termes des "accords de Grenelle". Renault ne reprend que le 17 juin, Citroën le 24. Berliet-Vénissieux le 28, les gares de Strasbourg et Mulhouse sont réoccupées le 4, les ouvriers de Peugeot refusent le vote pour la reprise et de très nombreuses entreprises votent la poursuite de la grève.
Le poignard réformiste planté dans le dos, la classe ouvrière rend les armes pied à pied, région par région, usine par usine, atelier par atelier, avec un courage formidable. La faille politique ouverte en plein séisme se creuse durant tout ce mois de juin entre une frange importante du prolétariat, décidé à tenir le plus longtemps possible, coûte que coûte, souvent avec violence, et tous les syndicats et partis enfoncés jusqu'au coup dans le jeu politicien de la liquidation de la grève par tous les moyens.
« Soyons réalistes, demandons l'impossible »
"L'impossible" ? Caractéristique est le fait que l'appareil répressif d'État soit resté intact en mai-juin 68. L'armée est consignée depuis le début mai et la contestation reste marginale : pas de mouvement d'ampleur, aucune mutinerie. Même chose dans la police, où la grogne s'exprime sur des positions réactionnaires. Des pans secondaires des organes de l'État sont touchés par la grève : ouvriers des arsenaux, employés des ministères et préfectures, ORTF, etc. C'est d'ailleurs sur l'ORTF que le pouvoir gaulliste concentre ses forces en envoyant la troupe lors de sa contre-offensive. Ce faisant, la bourgeoisie prouve bien qu'elle comprend mille fois mieux que les "révolutionnaires" l'importance cruciale des appareils d'État. À l'apogée du mouvement, aucun parti, aucune organisation n'est en mesure de poser la question du pouvoir, la question de l'État, pas même d'esquisser une propagande révolutionnaire vers le prolétariat.
À cet égard, l'extrême gauche est passée totalement à côté de la plaque. Des anarchistes (peu présents dans les usines) aux marxistes-léninistes (encore dominés par le révisionnisme) en passant par les trotskystes (aile marchante de la petite bourgeoisie démocratique radicalisée), les "gauchistes" sont restés "hors sujet". On disserte sur le « pouvoir ouvrier dans l'usine », le « contrôle ouvrier » (JCR) ou le « pouvoir populaire révolutionnaire » (PCMLF). On invoque le « Front populaire », un « gouvernement populaire » (UJCML). On décline la trilogie « pouvoir ouvrier, pouvoir paysan, pouvoir étudiant » sur tous les modes (PSU-CFDT, PCMLF). Bref, le mythe anarcho-syndicaliste de la grève générale autogestionnaire est ressuscité : « Notre force tient au fait qu’en nous croisant les bras, nous interdisons toute vie économique et sociale dans le pays. » (A. Briand, cité par M. Labi, dirigeant de FO.) Aucune organisation n'ébauche un semblant de lutte contre l'appareil d'État, alors même que la classe ouvrière, à Caen, Redon, Saint-Nazaire, Flins, Le Mans, Sochaux, etc. est acculée en juin à des émeutes sanglantes déclenchées par la contre-offensive réactionnaire et l'État gaulliste (12 morts, dont 5 au cours de batailles rangées, et 1 800 blessés graves).
Sans parti révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire
La France se trouvait-elle, du 24 mai au 6 juin, dans une "situation révolutionnaire" ? Malgré la diversité des conditions, on peut répondre par la négative. Ce n'est que très ponctuellement et localement que les institutions de la Ve République cessèrent de fonctionner (à Nantes ou dans certains quartiers de Besançon, par exemple). Si le pays est paralysé par la grève générale, l'Etat n'eut pas recours à l'article 16 de la Constitution (à rebours de 1958). Quant au simulacre de « vacance du pouvoir » suivi d'une « rection de l'État » auquel se livre de Gaulle le 29 mai à Baden-Baden, il ne trompa que ceux qui le voulaient bien.
Trente ans après, il serait ridicule de nous affirmer les "vrais" héritiers de 68. Mais Voie prolétarienne, si petite soit-elle, demeure la seule organisation issue du courant marxiste-léniniste et du mouvement de mai-juin 68 qui travaille dans les faits à la tâche principale de construire un parti communiste. En cela déjà, VP se distingue de tous les courants se réclamant de la révolution, dont le principal souci est de "pousser au cul" le mouvement en espérant que la conscience révolutionnaire en sortira spontanément.
Jean Labeil