
L'activité cadres syndicaux, dans la poursuite de la mise en place d'une politique de gestion des ressources militantes s'engage dans une nouvelle étape. En effet, l'engagement dans l'activité militante évolue. De plus en plus l'engagement se conçoit comme un moment de sa vie personnelle et non comme un engagement définitif et irréversible.
De fait, nous sommes plus dans la vision d'une carrière professionnelle faite de différentes périodes alliant l'activité professionnelle et d'autres activités, quelles soient syndicales, associatives ou politiques, dans un parcours où les compétences et les savoirs faire sont reconnus et valorisés.
La mise en oeuvre d'une telle décision nous conduit à concevoir la gestion des militants de la CGT dans le cadre d'une gestion individualisée conforme aux objectifs définis par la direction confédérale.
Cela conduit à engager d'une manière systématique et professionnelle la gestion des cadres syndicaux qui sont sous la responsabilité de la Confédération.
Une politique de gestion de carrière professionnelle nécessite d'anticiper toutes les évolutions, cela nécessite la mise en place de dispositifs qui permettent de mieux connaître les militants afin de mieux les conseiller, les accompagner dans leur parcours, mieux répondre à leurs besoins et à ceux de l'organisation.
C'est pourquoi, nous proposons la mise en place d'entretiens individuels réguliers, si possible tous les deux ans, dès la prise de responsabilités et en cours de mandat.
Ces entretiens ont pour but de mieux préparer les évolutions, identifier les besoins pour l'accompagnement avant, pendant et en sortie de mandat.
Une contractualisation pourra être formalisée afin d'assurer une professionnalisation syndicale et professionnelle des premiers responsables d'organisation.
Pour la Confédération, cela permettra d'anticiper, de s'engager dans une gestion prévisionnelle plus rigoureuse des premiers responsables. Cela nécessitera d'établir des procédures, de mettre en place des outils pour être plus efficaces dans l'organisation des évolutions personnelles mais aussi de l'organisation CGT. Ces entretiens individuels débuteront au mois de février avec l'objectif que tous les premiers responsables des unions départementales, des fédérations et des régions aient un entretien dans l'année 2006. Nous avons retenu une trentaine de camarades à rencontrer avant les vacances d'été. Ces entretiens se dérouleront à la Confédération et seront assurés par les camarades qui collaborent au travail de l'activité cadres syndicaux.
Un courrier vous sera adressé vous informant de la possibilité de prendre un rendez vous auprès du secrétariat de l'activité cadres syndicaux qui en tiendra le planning.
En ce début d'année 2006, toute l'équipe de l'activité cadres syndicaux, coopération vous adresse ses meilleurs voeux pour 2006. Recevez, nos fraternelles salutations.
Les camarades ont parfaitement raison dans leur analyse. Ce courrier est assez ahurissant, pour qui connaît les méthodes de « gestion des ressources humaines » dans le privé, qui d’ailleurs tendent à se développer dans le public. Voir la CGT, syndicat militant (enfin, théoriquement…), géré comme une entreprise capitaliste, quelle meilleure preuve de l’évolution vers un syndicalisme d’accompagnement…
Quelques remarques supplémentaires :
Ce courrier s’adresse aux secrétaires des UD et des Fédés.
A quel titre ? A notre connaissance ils ne relèvent pas du domaine confédéral (comme signalé dans le courrier) mais du domaine fédéral et territorial, et donc, comme le fait remarquer le commentaire, des mandatés de la fédération ou de l’UD. On ne voit donc pas bien à quel titre la Confédé pourrait imposer ce type de « gestion sociale » à ces responsables. Au secteur confédéral (presse, formation etc.) cela pourrait se discuter. Plus, impossible.
Cela dit, nous sommes tout sauf naïfs. La remarque comme quoi il s’agit d’éviter la reproduction du CCN de février sur le vote à la Constitution Européenne est juste. Et donc il faut être attentif, un pas de plus dans la normalisation de la CGT, évidemment !
Soyons clairs : par ailleurs, nous ne portons pas particulièrement dans notre cœur ces responsables fédéraux ou départementaux. Ils ont su, eux aussi, faire la chasse aux opposants, faire taire, éliminer les critiques, protéger leurs fauteuils de bureaucrates, de « gestionnaires de la coopération conflictuelle » avec le patronat. Nous avons des tonnes de souvenirs, dans toutes les fédés, dans toutes les UD, des magouilles, de la bureaucratie, des votes bidon, des comptes-rendus truqués, des réunions sans invitation etc. etc. Nous ne sommes pas dupes. Et s’il faut dénoncer cette circulaire pour ce qu’elle est (nous partageons avec les camarades de Combat) ces bureaucrates responsables n’auront pas notre soutien. Que cela soit dit et bien clair !