Dossiers

5 février 2006 7 05 /02 /février /2006 17:37
Proposition d’intervention dans la préparation du Congrès Confédéral de la CGT

ATTENTION, TRES IMPORTANT : Les amendements doivent être transmis pour le 26 mars 2006 dernier délai, soit par mail : amendement.congres@cgt.fr, soit par courrier : CGT Document d'orientation 48° Congrès – Commission des amendements – Bureau 6260 – 263 rue de Paris – 93516 Montreuil Cedex
Désormais les documents officiels pour le Congrès sont publiés et commencent à être discutés, on change de période et il est nécessaire d’être plus offensifs.
Au vu du déroulement de la première phase de lancement du congrès, les militant(e)s de Voie Prolétarienne investis dans la CGT et animateurs du blog « Où va la CGT ? » proposent à tous les militants oppositionnels dans la CGT de se battre suivant les axes suivants, afin de coordonner une opposition que la Direction Confédérale fait tout pour isoler et faire taire.
 
1)      Nous n’acceptons pas de voir disparaître des documents officiels de la CGT la lutte contre la précarité, contre les licenciements, ainsi que l’organisation des privés d’emploi, au profit du combat pour un Nouveau Statut du Travail Salarié qui apparaît de plus en plus comme une adaptation précaire et flexible aux exigences actuelles du capitalisme dans la guerre économique mondiale. A défaut de faire disparaître cette revendication d’accompagnement sur laquelle la direction Confédérale met le paquet, nous nous battons pour refaire ré-apparaître ces questions absolument essentielles que sont les licenciements, les chômeurs, le profit dans la lutte des classes.
 
2)      Nous n’acceptons pas de voir la CGT devenir une Confédération qui refuse de dire NON, de s’opposer ouvertement et explicitement aux projets réactionnaires du patronat, qu’il soit privé ou public, français européen ou mondial, aux gouvernements quels qu’ils soient. Nous avons en mémoire le NON à la Constitution Européenne, la loi Aubry sur les 35 heures, la loi Fillon sur les retraites, les projets Douste Blazy sur la Sécu, et autres. Nous avons en tête la signature de l’accord sur la formation professionnelle qui entérine les projets patronaux de formation hors du temps de travail. Nous affirmons que la CGT doit savoir dire NON, pour relancer un syndicalisme de classe.
 
3)      Nous n’acceptons pas la répétition de journées d’action à répétition et sans lendemain, sans projet, sans perspectives. Nous affirmons que ces journées découragent les travailleurs et les militants plus qu’elles ne les mobilisent. Sans rêver pour aujourd’hui à une grève générale qui n’est manifestement pas encore d’actualité, nous affirmons que la CGT doit élaborer un projet de mobilisation à long terme en ce sens, où chacune et chacun sache pour quoi on se bat. La CGT doit décréter l’état de préparation à la grève générale interprofessionnelle, public et privé réunis, pour mettre un coup d’arrêt aux attaques successives et gagner face au patronat et au gouvernement.
 
4)      Nous n’acceptons pas de voir la CGT glisser peu à peu et sans l’afficher ouvertement vers un syndicalisme d’accompagnement impulsé par un certain nombre de dirigeants confédéraux. En ce sens, nous appelons tous les délégués au Congrès à voter contre la présence de Jean-Christophe Le Duigou à la nouvelle CEC, non pas pour une question d’individu, mais parce qu’il est le représentant le plus explicite et affiché de ce courant réformiste comme chacun(e) peut le constater à la lecture de son livre. Un désaveu lors de ce vote serait un formidable encouragement pour toutes celles et ceux qui se battent pour la reconstruction d’un syndicalisme de classe.
 
5)      Nous demandons des comptes sur le mode de désignation des délégués au 48ème Congrès. Nous rappelons que les statuts de la CGT définissent le Congrès comme le congrès des syndicats. Nous n’acceptons pas les magouilles de plus en plus visibles et le tri sélectif en cours, qui aboutit à établir des délégations fédérales aux ordres alors qu’aucun appel à candidature n’a été lancé aux syndicats. Manifestement la direction Confédérale travaille à un Congrès normalisé, nous appelons à faire tout le possible pour dénoncer publiquement et ouvertement ces manœuvres. Nous invitons tous les camarades à se porter candidat dans leur syndicat pour être mandaté(e)s au congrès confédéral, pour y porter la voix du syndicalisme de classe
 
Voilà pour ce qui est de nos principales priorités.
Lors des débats pour le Congrès, les syndicats seront éventuellement amenés à se prononcer sur quelques autres points importants. En ce sens, nous défendrons (le cas échéant) :
 
6)      Le retrait de la CGT de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), agence réformiste et bureaucratique d’experts au service de la constitution d’un impérialisme européen. Bien entendu, en parallèle avec le renforcement des liens avec tous les syndicats qui, en Europe ou dans le monde, s’affrontent à l’ordre impérialiste mondial.
 
7)      La dissolution de l’UGICT, dont l’importance croissante manifeste la volonté de marginaliser toujours plus la classe ouvrière et les travailleurs dans les structures de la CGT, sur les bases corporatistes et réformistes de nos chefs hiérarchiques dans les entreprises, aussi syndicalistes soient-ils.
 
Nous savons que ces ambitions peuvent apparaître à certain(e)s comme limitées et qu’elles ne peuvent à elles seules constituer l’orientation syndicale de classe dont nous avons besoin. Pour nous, c’est un choix : ces limites reflètent la confusion et la division qui sévissent dans les rangs de tous celles et ceux qui s’opposent à la Direction Confédérale, et il ne sert à rien de se voiler la face.
Nous, militant(e)s de Voie Prolétarienne dans la CGT, considérons qu’il ne sert à rien de mettre la charrue avant les bœufs et de s’illusionner sur le débat en cours. Nous préférons une bataille bien menée sur des objectifs limités, à la confusion d’un débat général aussi flou qu’éparpillé.
 
Voilà donc notre proposition de lutte dans le débat qui s’ouvre dans la CGT.
Que le plus grand nombre la prenne en charge, faîtes nous part de vos expériences positives et négatives. Le pire est l’isolement, source du découragement !
Camarades, ayons confiance en nous-mêmes ! L’avenir appartient aux combattants, même s’ils sont aujourd’hui très minoritaires.

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commentaires

L
Le bilan d'activité paru, je constate que la période sur le conflit pour la sauvegarde des retraites est quasi nulle.<br /> La retraite par répartition et les cotisations à 37,5 ans ne figurent par dans le document d'orientation. <br /> Et pourquoi? Simplement qu'il faut coller au syndicalisme rassemblé, avec comme pendant, la Confédération Européenne des Syndicats de l'Union Européenne.<br /> Il faut s'adapter et se réformer pour être "l'instrument efficace" du syndicalisme rassemblé de la CES.<br /> La réforme des structures est symptomatique. En souhaitant réformer les fédérations en 8 activités, la CGT se met en ordre de marche pour coller à l'architecture de la CFDT et la CES.<br /> Votons contre le rapport d'activité et amendons le document d'orientation qui recèle de grave reniement de la lutte de classe.<br />  <br />  <br />  
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O
Ou du moins "tentons" d'amender... car il y a tellement à faire !!!Cela dit, tu as raison, il faut se battre sur des amendements de classe, et il faut donc les écrire ! (voir ici)Tout à fait d'accord sur le vote contre le rapport d'activité !<br /> "Où va la CGT ?"
A
Aux camarades adhérents de la CGT, aux militants syndicaux de lutte de classes.<br /> Il me semble important de dresser, à la veille du 48e congrès:  <br /> 1- le bilan du syndicalisme rassemblé depuis 1995 jusqu'à ce jour, un bilan marqué par une accumultations d'échecs et de défaites des travailleurs pourtant trés combatifs, <br /> 2- le bilan de l'adhésion de la CGT à la CES (rouage de l'europe impérialiste) dans laquelle la direction confédérale de la CGT veut enraciner solidement la confédération...<br /> On ne peut pas faire l'économie du bilan de la direction confédérale pour éclairer et aider les militants de base, manipulés par les discours démagogiques et la phraséologie moderniste, distilant la renonciation et la résignation devant le système captilaliste, de l'aristocratie syndicale. Ces militants sont culpabilisés au possible par des remontrances manipulant le sentiment leur sentiment unitaire ("tout ce qui critique la confédération veulent casser la CGT"). Ils ont besoin d'être éclairés. Il faut leur présenter les faits qui les aideront à mesurer la trahison de l'état-major de la CGT et leurs objectifs liquidateurs de la CGT comme syndicat de lutte de classes.<br /> Le CGT-E, dont les miliants ont été exclus ou contraints à démissioner de la CGT,  travaille sur une contribution qui sera présentée sur le site dans les prochains jours.<br /> Alain
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D
c' est bien
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N
bonjour,<br /> faites connaître vôtre blog le plus rapidement possible et à TRES GRANDE ECHELLE !!!<br />  salutations fraternelles .
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O
Merci ! C'est ce que nous essayons de faire, et nous comptons sur nos lecteurs pour le faire par eux-mêmes. Il y a ici tout une série de petits documents disponibles pour le faire connaître !<br /> "Où va la CGT ?"
L
Je voudrais savoir quelque chose : Comment sont désignés les candidats à la CE confédérale? Y a -il consultation des syndicats ou non? <br /> Merci d'avance.
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O
Les candidats sont élus par le congrès (différence avec le CCN), donc par les délégués présents, eux-mêmes prétenduement représentants les syndicats. Il n'y a donc aucune consultation supplémentaire des syndicats. Le Congrès est réputé souverain et représentatif.<br /> "Où va la CGT"
E
une première réaction par rapport aux axes de luttes proposés par les animateurs du blog et militants de Voie Prolétarienne. Il est évident et vous le dites que les axes sont pour vous "limités" et "fonction de la situation actuelle", il apparait donc que l'unité prime sur la démarcation politique et idéologique parmi les "oppositions" à l'intérieur de la Cgt. C'est un choix des camarades, mais qui peut apparaitre surprenant pour moi comme pour d'autres camarades communistes marxistes-léninistes, en cela qu'il ne permet pas de faire une distinction entre nos amis et nos ennemis dans l'opposition à l'intérieur de la Cgt. Il est donc probable que de telles propositions ne soient pas un obstacle à l'adhésion de courants tels que Continuer la Cgt, ou le PRcf et les néo-révisionnistes. De même, dès lors une question aux camarades pourquoi ne pas vous-mêmes vous associer à la démarche de d'autres textes d'opposition pas tellement différents du vôtre (celui de la Cgt Cegelec par exemple-MOLP)?<br /> Les mesures préconisées dans la bataille dans la Cgt sont assez formalistes me semble-t-il et je le dis sans aucun mépris pour votre travail au delà de nos divergences. En effet, "Savoir dire Non", "Suppression de l'UGICT", "Le Diguou Dehors" apportent-elles des réponses concrètes à l'organisation à la base des camarades dans la Cgt sur des bases de classe? Non. La question de la grève générale est posée comme projet politique d'opposition aux attaques du patronat et du gouvernement mais détachée de la nécessité de l'organisation politique de classe qui dirige politiquement la grève générale en vue du renversement du gouvernement, elle ne devient qu'un appel incantatoire, la "poupée qui tousse" comme disaient les syndicalistes du début du XXeme siècle.<br /> Erwan<br />  
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O
>>ErwanManifestement, nous ne parlons pas la même langue. Tu as absolument raison de noter que ces propositions, limitées, peuvent être reprises par d'autres. Tu en cites certains, nous pourrions rajouter des militants trotskistes, ou anarcho-syndicalistes, ou rien du tout, simplement des militant(e)s combatif(ve)s et honnêtes qui refusent la dérive réformiste de notre Confédération. Ce blog, et notre activité syndicale, n'ont pas vocation à créer une opposition groupusculaire, pure et dure, dans la CGT, sur l'intégrité des positions de Voie Prolétarienne. Ca n'aurait aucun sens, tout le monde le sait !!!Nous visons, dans la contexte actuel, à développer des points d'opposition positif sur lesquels construire. C'est peut-être peu ambitieux, mais réaliste.Nous considérons par ailleurs que nous sommes dans une période de confusion, et que l'heure est au débat et aux éclaircissements. Nous ne rentrerons donc pas pour l'instant dans une démarche de plateforme commune, d'appel commun (courant syndical de classe, tendance de classe etc.), car nous jugeons que c'est prématuré et confusionniste. Nous voulons débattre, y compris de tout ce qui fâche (la souveraineté nationale, le service public etc.)Voilà, les choses sont claires : ambitions limitées pour le Congrès de la CGT, poursuite du débat pour construire une alternative syndicale de classe, et affirmation, par ailleurs de nos points de vue et orientations, sans sectarisme, mais sans opportunisme !<br /> "Où va la CGT ?"