Proposition d’intervention dans la préparation du Congrès Confédéral de la CGT
Désormais les documents officiels pour le Congrès sont publiés et commencent à être discutés, on change de période et il est nécessaire d’être plus offensifs.
Au vu du déroulement de la première phase de lancement du congrès, les militant(e)s de Voie Prolétarienne investis dans la CGT et animateurs du blog « Où va la CGT ? » proposent à tous les militants oppositionnels dans la CGT de se battre suivant les axes suivants, afin de coordonner une opposition que la Direction Confédérale fait tout pour isoler et faire taire.
1) Nous n’acceptons pas de voir disparaître des documents officiels de la CGT la lutte contre la précarité, contre les licenciements, ainsi que l’organisation des privés d’emploi, au profit du combat pour un Nouveau Statut du Travail Salarié qui apparaît de plus en plus comme une adaptation précaire et flexible aux exigences actuelles du capitalisme dans la guerre économique mondiale. A défaut de faire disparaître cette revendication d’accompagnement sur laquelle la direction Confédérale met le paquet, nous nous battons pour refaire ré-apparaître ces questions absolument essentielles que sont les licenciements, les chômeurs, le profit dans la lutte des classes.
2) Nous n’acceptons pas de voir la CGT devenir une Confédération qui refuse de dire NON, de s’opposer ouvertement et explicitement aux projets réactionnaires du patronat, qu’il soit privé ou public, français européen ou mondial, aux gouvernements quels qu’ils soient. Nous avons en mémoire le NON à la Constitution Européenne, la loi Aubry sur les 35 heures, la loi Fillon sur les retraites, les projets Douste Blazy sur la Sécu, et autres. Nous avons en tête la signature de l’accord sur la formation professionnelle qui entérine les projets patronaux de formation hors du temps de travail. Nous affirmons que la CGT doit savoir dire NON, pour relancer un syndicalisme de classe.
3) Nous n’acceptons pas la répétition de journées d’action à répétition et sans lendemain, sans projet, sans perspectives. Nous affirmons que ces journées découragent les travailleurs et les militants plus qu’elles ne les mobilisent. Sans rêver pour aujourd’hui à une grève générale qui n’est manifestement pas encore d’actualité, nous affirmons que la CGT doit élaborer un projet de mobilisation à long terme en ce sens, où chacune et chacun sache pour quoi on se bat. La CGT doit décréter l’état de préparation à la grève générale interprofessionnelle, public et privé réunis, pour mettre un coup d’arrêt aux attaques successives et gagner face au patronat et au gouvernement.
4) Nous n’acceptons pas de voir la CGT glisser peu à peu et sans l’afficher ouvertement vers un syndicalisme d’accompagnement impulsé par un certain nombre de dirigeants confédéraux. En ce sens, nous appelons tous les délégués au Congrès à voter contre la présence de Jean-Christophe Le Duigou à la nouvelle CEC, non pas pour une question d’individu, mais parce qu’il est le représentant le plus explicite et affiché de ce courant réformiste comme chacun(e) peut le constater à la lecture de son livre. Un désaveu lors de ce vote serait un formidable encouragement pour toutes celles et ceux qui se battent pour la reconstruction d’un syndicalisme de classe.
5) Nous demandons des comptes sur le mode de désignation des délégués au 48ème Congrès. Nous rappelons que les statuts de la CGT définissent le Congrès comme le congrès des syndicats. Nous n’acceptons pas les magouilles de plus en plus visibles et le tri sélectif en cours, qui aboutit à établir des délégations fédérales aux ordres alors qu’aucun appel à candidature n’a été lancé aux syndicats. Manifestement la direction Confédérale travaille à un Congrès normalisé, nous appelons à faire tout le possible pour dénoncer publiquement et ouvertement ces manœuvres. Nous invitons tous les camarades à se porter candidat dans leur syndicat pour être mandaté(e)s au congrès confédéral, pour y porter la voix du syndicalisme de classe
Voilà pour ce qui est de nos principales priorités.
Lors des débats pour le Congrès, les syndicats seront éventuellement amenés à se prononcer sur quelques autres points importants. En ce sens, nous défendrons (le cas échéant) :
6) Le retrait de la CGT de la Confédération Européenne des Syndicats (CES), agence réformiste et bureaucratique d’experts au service de la constitution d’un impérialisme européen. Bien entendu, en parallèle avec le renforcement des liens avec tous les syndicats qui, en Europe ou dans le monde, s’affrontent à l’ordre impérialiste mondial.
7) La dissolution de l’UGICT, dont l’importance croissante manifeste la volonté de marginaliser toujours plus la classe ouvrière et les travailleurs dans les structures de la CGT, sur les bases corporatistes et réformistes de nos chefs hiérarchiques dans les entreprises, aussi syndicalistes soient-ils.
Nous savons que ces ambitions peuvent apparaître à certain(e)s comme limitées et qu’elles ne peuvent à elles seules constituer l’orientation syndicale de classe dont nous avons besoin. Pour nous, c’est un choix : ces limites reflètent la confusion et la division qui sévissent dans les rangs de tous celles et ceux qui s’opposent à la Direction Confédérale, et il ne sert à rien de se voiler la face.
Nous, militant(e)s de Voie Prolétarienne dans la CGT, considérons qu’il ne sert à rien de mettre la charrue avant les bœufs et de s’illusionner sur le débat en cours. Nous préférons une bataille bien menée sur des objectifs limités, à la confusion d’un débat général aussi flou qu’éparpillé.
Voilà donc notre proposition de lutte dans le débat qui s’ouvre dans la CGT.
Que le plus grand nombre la prenne en charge, faîtes nous part de vos expériences positives et négatives. Le pire est l’isolement, source du découragement !
Camarades, ayons confiance en nous-mêmes ! L’avenir appartient aux combattants, même s’ils sont aujourd’hui très minoritaires.