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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 20:10
Mardi 22 janvier 2008
Saverglass Le Havre : après la grève, la chasse aux militants... jusqu'à la mort ?

Courrier reçu dans la boîte aux lettres du blog. Voir également sur le site de la CGT du Verre.
Symptomatique de la dureté de l'affrontement de classe, et de  la répression patronale. Comme indiqué dans le courrier ci-dessous, n'hésitez pas à envoyer des messages de soutien , à l'adresse cetourres@wanadoo.fr.


Au Havre, après la grève vient le temps de la répression patronale …

La répression frappe de plus en plus fort dans tous les secteurs et principalement là où les salariés prétendent relever la tête.
C’est le cas aux Verreries de Graville (Tourres et Cie –Groupe Saverglass) du Havre.

En octobre 2007, c’est la première grève d’importance des syndicats CGT et CFDT du site. 250 salariés - jeunes pour la plupart - se mettent en grève suite aux propositions provocatrices de leur direction en matière d’augmentation du pouvoir d’achat :
  • Paiement d’une partie des jours de repos cumulés
  • Répartition du 13ème mois de salaire sur les 12 mois de l’année
  • Remise en cause des 35H
  • Etc..
Pour des salariés qui avoisinent les 1300 € net par mois en travaillant par quart en 3X8 H et ont des durées hebdomadaires de travail pouvant aller jusqu’à 56 H, c’est réellement se foutre d’eux.
Après une semaine de luttes - jours et nuits - avec piquet de grève au portail de l’usine, le résultat n’est pas lourd. Cette première action syndicale est tout de même vécue comme une victoire par l’ensemble des salariés.

Le 19 décembre, huit salariés dont deux délégués CGT reçoivent chacun une lettre de la direction leur signifiant qu’elle envisage de procéder à leur licenciement. Six salariés sont convoqués à des entretiens préalables les 2 et 3 janvier 2008. Ils sont tous placés en mise à pied à titre conservatoire et ne peuvent pénétrer dans l’enceinte de l’entreprise en attente de la décision à venir. Les fêtes de fin d’année sont pour ces camarades et leurs familles de durs moments à passer.
Dans une usine où la peur règne, la mobilisation est très difficile. Les petits chefs relayant la bonne parole de la direction.
Conséquence, le 2 janvier, jour des premiers entretiens préalables, les salariés de l’usine n’arrêtent pas le travail et seule, la présence de délégations syndicales extérieures  assurent la nécessaire solidarité militante. La question se pose d’empêcher par la force (50 militants présents) les entretiens préalables (qui ne sont qu’une formalité obligatoire conduisant directement au licenciement). Cela ne se fait pas, une fois les militants partis, les salariés licenciés se seraient retrouvés bien seul avec cette nouvelle affaire sur le dos.

Le 8 janvier 2008, les lettres de licenciement tombent pour les six salariés. Quatre pages de motivation pour fautes lourdes : « …lors du mouvement social de fin octobre 2007, vous avez commis des actes illégaux totalement contraires à l’exercice normal du droit de grève, en particulier des actes d’entraves caractérisées à la liberté du travail des salariés non grévistes et à la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que des véhicules, sur les voies d’accès à l’entreprise, à l’entrée comme à la sortie » En fait, il leur ait reproché d’avoir mené une grève active !
On leur reproche aussi une « mise en péril de la sécurité des personnes et des biens » (Brasero à la porte de l’usine et gestion par le piquet de grève des entrées dans une usine à feu continu ne dépendant plus de la seule responsabilité de la direction et de ses cadres).

Ces sanctions interviennent près de deux mois après la survenance des faits reprochés.
Aujourd’hui, le climat n’est plus à la lutte, le ressort est cassé, les ouvriers se taisent et attendent… [NdlR : on notera que la CGT du Verre parle de "très forte mobilisation"...]
Un Comité d’entreprise extraordinaire s’est tenu concernant les faits reprochés aux deux délégués inclus dans la procédure. L’Inspection du travail  doit remettre son avis par la suite.
Depuis un des deux délégués, Bruno Cangon, secrétaire CGT du CHSCT, a tenté de mettre fin à ses jours par pendaison au sein même de l’entreprise. Il ne pouvait supporter l’éventualité de son licenciement. Après avoir été placé en observation à l’Hôpital du Havre, ses jours ne sont plus en danger.
Ceux–là même qui exploitent et paient une misère des salariés qui acculés au désespoir en viennent à vouloir mettre fin à leurs jours sont coupables et représentent la vraie délinquance.

Malgré tout la lutte se poursuit…
Envoyez vos messages de soutien et de solidarité syndicale et politique aux camarades, ils en ont besoin : cetourres@wanadoo.fr

Et envoyez vos messages de protestation à la direction : SAVERGLASS TOURRES et Cie, courriel : std@tourres.fr Fax : 02.35.53.31.84
Un militant CGT du Havre

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commentaires

V
14 avril 2008<br /> Sur les 8 licenciements, l'Inspection du travail vient de refuser le licenciement des deux délégués. Enfin une (petite) bonne nouvelle, sans oublier les six autres camarades.
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E
Saint-Denis, le 3 février 2008 <br /> <br /> Chèr-e-s camarades,<br /> <br /> La CGT éducation 93 réunie ce jour en congrès départemental a pris connaissance de la répression dont vous faites l’objet . <br /> Scandalisés par les attaques et les conséquences sur le camarade Bruno Cangon, , nous vous adressons notre soutien dans la lutte contre la répression syndicale. <br /> La grève est un droit de inaliénable que les camarades de la CGT ont le devoir de défendre. <br /> <br /> Amitiés militantes
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L
Message de soutien du blog "Où va la CGT ?"<br /> <br /> Camarades,<br /> Le blog "Où va la CGT ?" salue votre lutte et vous apporte tout son soutien dans votre dur combat contre un capitaliste de choc. Un camarade du Havre nous a transmis un compte rendu, mis en ligne sur le blog http://ouvalacgt.over-blog.com qui popularise votre combat.<br /> Nous voulons apporter un particulier soutien fraternel et de classe à votre camarade B. Cangon, soumis à la pression intense de la répression et qui a tenté de mettre fin à ses jours. Nous nous réjouissons qu'il soit hors de danger, pour lui, ses proches, ses collègues de travail et camarades de lutte. Qu'il se remette, physiquement et moralement, est notre vœu le plus cher.<br /> <br /> Le combat contre le capital est dur et âpre. Nous croyons souvent être seuls, isolés, abandonnés par nos collègues. Mais nous tenons notre force de notre classe, même si parfois elle semble en retrait. Votre combat montre qu'aucun aménagement de cette société pourrie n'est possible, que l'entreprise est un monde de dictature totale du fait de l'exploitation, que la question n'est pas d'imaginer un assouplissement illusoire de cette dictature mais celle de l'affrontement de deux camps aux intérêts antagoniques.<br /> C'est une guerre, avec ses avancées et ses reculs, ses victoires et ses défaites.<br /> Dans cette guerre, nous, les ouvriers et travailleurs, partons en situation difficile parce que nous sommes les opprimés, les exploités, que nous n'avons que notre force pour réagir. Mais nous avons la force du nombre et surtout la force du bon droit.<br /> Ayez confiance, vous n'êtes pas seuls. Vous avez le soutien des syndicats CGT, de la population du Havre, des syndicalistes de classe de tout le pays.<br /> Tenez bon, nous sommes l'avenir, ils ne sont que le passé qui fait tous les jours les preuves de son échec.<br /> Et n'hésitez pas à nous tenir au courant de votre lutte en intervenant sur notre blog !
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J
Bonjour,<br /> Nouys avons reproduit cet article avec le lien Ou va la CGT ? en plus sur notre blog Dieppe Démocratie Directe.
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A
Solidarité avec les travailleurs du Groupe Saverglass au Havre !<br /> <br /> <br /> Le patronat, exploitant toujours plus, utilise une fois de plus la répression pour faire taire les revendications légitimes des travailleurs. Aux Verreries de Graville (groupe Saverglass) au Havre, la répression patronale s’abat sur six de nos camarades ! <br /> En octobre 2007, 250 travailleurs de l’entreprise se mettent en grève suite à des provocations répétées du patronat en terme de pouvoir d’achat : paiement d’une partie des jours de repos cumulés, remise en cause des 35h etc. Malgré un échec relatif, la première expérience d’une grève avec piquet de grève est perçue comme une victoire par les travailleurs. Le patronat n’attendra pas pour riposter ! Le 8 janvier 2008, six travailleurs reçoivent une lettre de licenciement. Suite à cette procédure, un travailleur de l’entreprise a fait une tentative de suicide ne supportant plus les pressions exercées.<br /> L’Association Générale des Etudiants de Toulouse – Fédération Syndicale (AGET-FSE), conscient des intérêts de classe qui lient les travailleurs et les travailleurs en formation, apporte sa profonde solidarité aux travailleurs des Verreries de Graville. <br /> <br /> Face à la répression, organisons la contre offensive !<br /> La solidarité est notre arme !
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