Vendredi 21 décembre, une manifestation avait lieu devant Matignon, pour exiger la régularisation et l'embauche des travailleurs sans-papiers. Apparus avec les luttes de Buffalo Grill, Modeluxe, Paris Store et autres, avec l'action résolue du 9ème collectif, les sans papiers se revendiquent pour ce qu'ils sont : des ouvriers sur-exploités, employés dans les conditions les plus extrêmes de la précarité.
Aussi, leur rencontre, leur mobilisation est-elle extrêmement positive, et il est du devoir de tous les syndicalistes de classe de s'investir dans leur soutien, de participer à leur combat qui n'est finalement qu'une part de la lutte de la classe ouvrière contre l'exploitation sous toutes ses formes.
Aussi peut-on être plus que surpris du peu d'information diffusée sur cette manifestation dans les milieux syndicaux. Hormis l'UL CGT de Massy (investie depuis des années dans le soutien aux sans-papiers), quelques militants de la CGT Paris, l'information n'a pas circulé dans la CGT. A se demander (enfin, nous on ne se demande pas trop...) à quoi sert une structure régionale comme l'URIF dont cela aurait pourtant dû être la responsabilité. Cette manifestation a pourtant été un succès, et il faut la faire connaître, multiplier ce type d'initiatives !
Nous publions ci-dessous le communiqué d'appel à la manifestation, ainsi qu'une vidéo montrant son déroulement.
VENDREDI 21 DECEMBRE A 15 H 30 MANIFESTATION DE LA PLACE ST-GERMAIN DES PRES A MATIGNON (angle rue du Bac-rue de Varenne)
Depuis le 26 septembre 2007, une campagne d’interpellation de différents ministères été lancée pour la régularisation de tou(te)s les travailleurs sans-papiers. L’article 40 de la loi Hortefeux du 20 novembre 07, qui envisage une régularisation de travailleurs sans-papiers, au cas par cas, est une régularisation taillée sur mesure pour les patrons, inacceptable en l’état. Les travailleurs sans-papiers ne sont pas la chasse gardée du Ministère Hortefeux. Leur régularisation doit se faire dans l’égalité des droits avec les autres travailleurs, sans générer de nouvelles discriminations. C’est pourquoi des ministères comme ceux du Travail, des Affaires Etrangères, de l’Economie et des Finances, concernés par le travail, le co-développement ou l’argent des travailleurs sans-papiers (taxes, impôts...), sont concernés par cette exigence de régularisation et doivent prendre leurs responsabilité.
Le 26 septembre, 300 travailleurs sans-papiers, soutenus notamment par l’intersyndicale CGT-SYNTEF CFDT- SNUTEF, se rassemblaient au Ministère du Travail auquel
une liste de 380 travailleurs sans-papiers était déposée en vue de leur régularisation. Le 26 octobre, 450 de ces travailleurs (dont ceux de Buffalo grill, Paris Store...) soutenus par les mêmes
syndicats, ainsi que par la CGT, le MRAP, Autre Monde, AC !, MNCP, ATMF... déposaient une nouvelle liste de 520 d’entre eux au Ministère des Affaires Etrangères. Le vendredi 30 novembre,
plus d’un millier de travailleurs sans-papiers, soutenus par 31 syndicats et associations, ont manifesté jusqu’au Ministère de l’Economie et des Finances auquel ils ont déposé une nouvelle liste
de 1200 travailleurs sans-papiers. Ce ministère a élaboré une liste de 152 métiers non qualifiés « sous tension » (bâtiment, restauration, nettoyage, aide à la personne...) pour des
ressortissants des pays de l’Est alors que des centaines de milliers de travailleur(se)s sans-papiers, notamment africains et asiatiques, occupent depuis des années ces emplois.
Concernant ces emplois, il y aura de la place pour tout le monde tant le déficit de main d’œuvre est grand. Néanmoins, la cohérence et l’équité impliquent de régulariser déjà, en urgence, celles
et ceux qui y travaillent depuis des lustres... Payent des impôts, des cotisations retraite, Sécu dont ils ne récolteront pas les dividendes, cotisent aux ASSEDIC alors qu’aucun d’entre eux ne
percevra d’allocations chômage après licenciement.
Depuis juillet 2007, des centaines d’entre eux ont déjà été licenciés, leur prise en charge étranglant financièrement les communautés immigrées, les foyers, les familles...
Nous refusons que soient mises en concurrence deux catégories de travailleurs migrants, l’une, parce que moins coûteuse, étant prévue pour remplacer l’autre, moins « présentable », plus
organisée et plus chère.
Avec le soutien de : Droits devant !!, UL CGT Massy, CGT Finances, Fédération des Syndicats Unitaires (FDSU), SNUTEF (FSU), Union Syndicale Solidaires, FSU, Syntef CFDT, UD CGT Paris,
MRAP, Autremonde, ATMF, Organisation de Femmes Egalité, ATTAC, Coord. 93 de lutte des sans-papiers, Col. Sans-papiers Montreuil, Marches Européennes, Conf. Paysanne, DAL, COPAF, AC !, MNCP,
FTCR, RESOCI, CAPJPO, No Vox France, ATF, Construire un Monde Solidaire, CGT Chômeurs, Militant, Zanadoan, Ass.Justice-Immigration-Droits...