L’ordre du jour de ces assises n’était, il faut bien le reconnaitre, pas très attirant : Web radio, Web TV, CD de music… voila ce qui devait à priori être débattu par de jeunes militants.
En arrivant, nous apprenons qu’un collectif jeune confédéral existe déjà, et que ses membres ont étés désignés par la confédération, mais qu’il n’est pas statutaire donc pas représentatif. Cependant, nous apprenons un peu plus tard que ce même collectif a un mandat consultatif au Comité Confédéral National et des mandats exécutif dans les collectifs jeunes de la CES et de la CSI…
Parmi les représentés lors de ces assises, les fédérations des cheminots, de la santé, de l’énergie, des activités postales et télécommunications, de la
métallurgie, les UD des Vosges, du Limousin, des Bouches du Rhône, du Rhône, de la Drôme et bien d’autres encore. A noter également la présence d’un représentant de la CGT M
(Martinique).
Des représentants des espaces de la maison confédérale étaient également présents en fonction de l’ordre du jour ainsi que le
secrétaire général de la CGT lors de la première journée.
L’ordre du jour initialement prévu a largement changé. En effet, la majorité des syndiqués présents souhaitait parler de beaucoup d’autres choses. Ainsi, nous avons eu, entre autre, des échanges sur le travail en direction des étudiants salariés, sur la « syndicalisation », sur des questions internationales…
Concernant les étudiants salariés tout d’abord, la position de la confédération est une mise en avant sans retenue de l’UNEF et de
dire que tout travail envers les étudiants doit être fait en relation avec eux. Un représentant d’un des espaces confédéraux se permettant de rappeler qu’en 2006, un accord avait été passé avec
l’UNEF dans ce cadre. On le voit à nouveau dans le dernier numéro de « Ensemble » le nouveau journal aux syndiqués.
Cette dernière précision a largement était ressentie comme une attaque directe contre le travail spécifique effectué par le collectif jeunes des Bouches du Rhône (création de
collectif étudiants salariés dans les UL).
La réponse fût claire et les deux représentants du collectif jeunes de l’UD 13 se sont permis de rappeler qu’un travail avec l’UNEF n’était pas forcément possible et que seule une analyse
concrète des forces en présence permettait de définir des plans de travail en commun. Ils n’ont d’ailleurs pas manqué de se féliciter de la création de la FSE sur le site de la faculté
d’Aix-Marseille 1 (fac de lettres et de sciences humaines). [Et aujourd'hui sur les Bouches du Rhône les jeunes CGT prennent position par une déclaration commune avec la CGT cheminots. Voilà qui va faire grincer des dents !]
Une militante des Vosges a particulièrement rejoint cette position, elle n’était du reste pas la seule. Une bonne partie des jeunes, présents à ce moment là, se sont entendus pour dire que le
travail envers les étudiants salariés devait se faire avec l’ensemble des organisations progressistes présentes sur place et ce, sur une démarche et des bases claires.
La volonté d’une organisation collective de masse et de classe était (sans être exprimé comme telle) bien présente.
Ensuite, le débat sur la syndicalisation n’a pas manqué d‘intérêt.
En effet, la présentation désormais classique du : « si nous étions plus à être syndiqué, ce serait plus facile », n’a pas manqué de faire hérisser le poil de jeunes militants. Comme si par un
mécanisme magique, le fait d’avoir un bout de papier avec des timbres CGT dessus faisait de tout salarié exploité et aliéné un militant révolutionnaire accompli !
Une bonne partie des jeunes qui se sont exprimés sur ce sujet s’accordaient à dire, que sans un travail visant à émanciper les salariés et à leur faire prendre conscience que c’est d’une
organisation collective de lutte de classes et de masse dont ils ont besoin, et que cette organisation ce peut être la CGT, rien ne changerait. Faire du chiffre pour faire du chiffre, on le fait
déjà au travail !
Un militant, ce n’est pas un VRP qui vend aux salariés des abonnements à la CGT !
Bernard Thibault se permettait alors une réplique ironique du style : « je ne suis pas attaché aux mots, on peut parler d’organisation collective de masse ».
Mais nous, on y tient aux mots, ils ont un sens !
Concernant les questions internationales, le représentant de l’espace international nous a expliqué que la CGT au sein de la CES et
de la CSI souhaitait changer la mondialisation !
Le bâton donné ne manqua pas de lui revenir en pleine tête, tel un boomerang.
Parlons de nos taches anti-impérialistes chez nous et à l’étranger, et là nous parlerons des questions internationales comme des syndicalistes dignes de ce nom !
L’accompagnement du capitalisme vers lequel glisse dangereusement la CGT (sa confédération en tête) apparaissait ici, mais ne faisait pas l’unanimité, loin sans faut !
Enfin, il y a eu un débat sur la structure du collectif lui-même, sa représentativité, qui le faisait vivre et avec les moyens donnés et décidés par qui…
Autant de questions qu’une nouvelle réunion du 30 octobre se devait d’éclaircir.
A ce jour, aucun compte rendu n’étant sorti de cette réunion, nous restons dans l’attente. [Depuis la rédaction de cet article, le compte rendu est paru et largement
diffusé. Mais un compte rendu bien à la sauce traditionnelle CGT : une répartition des tâches, le rapport d'introduction, mais... aucun élément de débat ! On ne sait même pas de quoi les
jeunes ont parlé, avec quelles interrogations ou contradictions... Vive la démocratie syndicale !]
Le collectif jeunes Confédéral sera-t-il représentatif des jeunes qui luttent au sein de la CGT ou ne sera-t-il qu’une vitrine montrant que la CGT ce n’est pas que des dinosaures ?
La place sera-t-elle laissée aux nombreux jeunes désireux de faire la CGT à leur image : combative, progressiste, se battant pour des valeurs telles que l’abolition du salariat et la lutte de
classe et de masse ; ou bien la confédération préfèrera verrouiller le tout, une fois de plus ?