"Des camarades de la CGT Cheminots de Rennes, affiliés au CSR font circuler cette contribution:
Camarades, Fin avril 2006 la CGT tiendra son 48ème congrès.
Militant(e)s du Comité Syndicaliste-Révolutionnaire de la CGT, nous avons décidé de nous adresser au maximum de syndicats et d’Unions Locales de la CGT par un texte d’analyses et de propositions sur la question des structures. Pourquoi ?
Ce 48ème congrès de la CGT, nous le considérons comme un des plus importants de l’histoire de notre confédération. Il est donc nécessaire de tout faire pour qu’un réel débat ait lieu dans toutes les structures. Le débat du congrès portera sur plusieurs points. Mais nous pensons que la question décisive qui va engager l’avenir de la CGT sera celle de la “ réforme des structures ”.
Les propositions de la direction confédérale remises au CCN en mai 2005 sont pour nous à rejeter. Elles engageraient la CGT sur la voie de son complet changement de nature. Elles donneraient une impulsion sans précédent à sa transformation, à terme, en confédération sur le modèle de celles qui dirigent la CES. Oui, c’est bien à travers la question fondamentale des structures du syndicalisme CGT que se pose l’enjeu d’un syndicalisme de classe et de masse, de lutte.
C’est pourquoi ce 48ème congrès a une telle importance. Les militant(e)s du Comité Syndicaliste-Révolutionnaire de la CGT auraient pu se contenter d’appeler à rejeter en bloc les propositions de la direction confédérale sur la réforme des structures. Mais c’est largement insuffisant. Il faut apporter des critiques argumentées. Il faut aussi faire des propositions pour une alternative à celles de la direction confédérale. Les structures de la CGT doivent évoluer. Mais dans le sens d’être plus efficaces pour un syndicalisme de lutte contre le capitalisme, et pour sa suppression.
Ce document demande à être largement diffusé autour de vous. Il appelle aussi au débat avec vous. Selon la tradition de la CGT, les sensibilités et courants syndicaux (et non pas les fractions politiques) ont le droit d’exister au sein de notre centrale. Ces courants ont pour vocation d’approfondir les réflexions entre militants de différents syndicats afin d’enrichir la qualité des débats dans nos structures. C’est pourquoi le Comité Syndicaliste-Révolutionnaire de la CGT a décidé de produire cette contribution aux débats. Par contre, dans le respect du fédéralisme et de la démocratie, les courants ne peuvent se substituer aux syndicats qui constituent la seule structure de pouvoir au sein de la CGT. C’est pourquoi il est donc normal que les courants ne soient pas habilités à déposer des motions comme cela peut exister dans certains pays où ce sont des partis politiques ou des bureaucraties qui dominent les centrales syndicales. Nous appelons donc les syndicats de base de la CGT à s’emparer de nos analyses et de toutes celles dont ils peuvent disposer afin d’appronfondir le débat sur l’avenir de notre confédération. Les syndicats qui désirent produire des motions ou des amendements pour le congrès sont bien entendu libres de s’inspirer de nos analyses ou même de les reproduire en partie.
Recevez, camarades, nos salutations syndicalistes.
Nous ne partageons pas cette analyse, développée par ailleurs par le Comité Syndicaliste Révolutionnaire.
En effet, nous ne sommes pas d'accord pour affirmer que "la question décisive qui va engager l’avenir de la CGT sera celle de la “ réforme des structures ”.
Il y a effectivement tout un débat dans le CGT sur les structures, l'objectif de la Direction Confédérale étant d'aligner le fonctionnement de la Confédé sur la CES, faisant un pas de plus dans la bureaucratisation. Ainsi, il est envisagé froidement la disparition des ULs, les structures interpro les plus proches du terrain, la fusion de l'ensemble des fédérations de la production en une seule grande fédération "Industrie", ce qui aboutirait à réduire encore l'influence ouvrière dans la CGT.
Un texte confédéral confidentiel (ici), diffusé de manière restreinte au CCN des 18 et 19 mai aborde la question dans ces termes.
Il y a donc un vrai problème, ainsi d'ailleurs que sur la question des cotisations qui n'est pas une mince affaire, tant "c'est le bazar" dans la Confédé, et tant les petites féodalités locales cherchent à préserver tel ou tel privilège.
Mais la vraie question clé est celle de l'orientation de la CGT, de ce que de plus en plus d'entre nous ressentent comme une "CFDTisation" de la CGT, un virage de plus en plus marqué vers le syndicalisme institutionnel et d'accompagnement.
Et ce glissement que nous ressentons à propos des retraites, de la Sécu, des conflits éparpillés et non soutenus à la SNCM, la RTM, la SNCF, de ces multiples accords signés ici et là (la formation, l'accord anti-grève à la SNCF...), il a ses causes et ses raisons.
Il ne suffit pas de répéter "Bernard il est trop mou", il faut comprendre pourquoi.
C'est pour cette raison que nous insistons dans ce débat pour comprendre la logique à l'oeuvre derrière le glissement. D'où les articles sur le livre de Le Duigou, ou sur la Sécurité Sociale Professionnelle présents sur ce site.
Il ne faut pas se tromper de combat. Nous sommes en période de reconstruction d'un syndicalisme de classe, de débat, de confusion. C'est cela la priorité, c'est cela l'enjeu de la préparation du Congrès.