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5 novembre 2025 3 05 /11 /novembre /2025 12:04

Mercredi 5 novembre 2025

La RATP entre privatisation, pénibilité et toxiques chimiques

 

Pendant des décennies on nous a chanté le caractère de « service public » de la RATP, supposé au service du public et en dehors des contraintes capitalistes. Belle blague qui escamotait les restructurations successives et les choix de priorités dans les transports (aéroports), qui oubliait l’exploitation sévère des personnels (horaires, salaires, conditions de travail), et le fait que la direction de l’entreprise est tenue par des hauts fonctionnaires qui s’y font une carrière sur les dos des ouvriers. La RATP, comme auparavant EdF, La Poste ou d’autres entreprises similaires sont des entreprises de service, gérées (de moins en moins…) par l’Etat, au service des monopoles et des grandes entreprises.

 

Et donc, la date est presque passée inaperçue : le 1er novembre, une partie des lignes de bus de l’Ile de France passaient à des concessionnaires privés, Keolis et RATP CAP IdF une nouvelle filiale privée de la RATP, dont le dépôt emblématique de Pleyel, et les agents transférés au statut privé. D’ailleurs 74 d’entre eux refusent le transfert et sont donc menacés de licenciement pur et simple… Au-delà du changement administratif, les conséquences risquent d’être lourdes, tant pour les agents que pour les passagers.

Depuis des années, le statut des agents RATP est grignoté, par exemple pour la retraite, où génération après génération de nouveaux embauchés, les droits s’alignent sur le régime général, au mépris des conditions de travail particulièrement dures par exemple en matière d’horaires pour les conducteurs : amplitude de 6h à 24h, 7 jours par semaine, 365 jours par an, par postes successifs – si ce n’est pas de la pénibilité !!!

 

Mais ce n’est pas tout.

Depuis des années également, les agents de la maintenance des bus se plaignent de leurs conditions de travail, et en particulier de l’exposition aux toxiques chimiques, mutagènes, cancérigènes et reprotoxiques, qu’il s’agisse de la poussière de silice, des poussières de freins, des HAP, des particules fines ou des gaz d’échappements.

Pareil pour le métro, la direction de la RATP n’a que faire de la santé des agents de maintenance face à l’amiante des peintures anti-feu sous les voitures. Elle préfère distribuer des fiches d’exposition à la pelle plutôt que de s’attaquer réellement au problème.

 

En janvier, la CGT RATP dénonçait les manquements de la direction en matière de protection des salariés à partir du dépôt Championnet (voir tract ci-contre à droite).

Faute d’avancées, la CGT bus attaquait la direction aux prud’hommes pour exposition aux matières dangereuses, et pour exiger un plan d’action immédiat et contraignant, un suivi médical renforcé et la reconnaissance de la pénibilité pour une retraite anticipée (voir le tract d’appel ci-contre à gauche).

Une nouvelle audience a eu lieu le 14 octobre, rassemblement à l’appui devant le tribunal d’une cinquantaine de personnes motivées, qui s’est soldé par un renvoi au 24 mars 2026.

 

Privé ou public, l’exposition aux toxiques restera, la pénibilité sera toujours un enjeu important pour les camarades de la RATP. On a raison de se révolter ! Refusons d’être empoisonnés par un système capitaliste assassin ! Rares sont les combats sur le sujet, il faut les faire connaître !

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