Mardi 4 janvier 2022
CGT PSA : non, la FD ne créera pas une deuxième CGT à Poissy !
On sait deux choses dans la métallurgie CGT :
- La FD de la métallurgie (FTM) est une des plus droitière et réformiste de la confédération, celle qui ne jure plus que par la syndicalisation des cadres et ITC, celle qui est derrière la ré-écriture ultra-réformiste des formations confédérales N1 et N2 etc.
- Et que pourtant, elle regroupe depuis bien longtemps des syndicats ouvriers dirigés par des militants très combatifs, révolutionnaires même. Qu’il s’agisse de Lutte Ouvrière ou du NPA, de PSA, Renault et plus largement de l'automobile ou certaines structures de l’aéro, on ne compte plus les syndicats sur des bases très combatives dirigés par des militants d’extrême-gauche. D’ailleurs, jusque-là personne ne s’en plaignait véritablement puisqu’il existait un certain consensus dit du « laisser faire » : l’extrême-gauche dirige des syndicats importants et valorise ainsi l’image de la CGT par les luttes qu'elle dirige, et en retour elle s’abstient de polémiquer contre la politique fédérale et confédérale et profite des avantages de la structure officielle. Chacun chez soi en quelque sorte et chacun profite de l’autre…
En son temps, Philippe Martinez, secrétaire alors de la FTM, avait été l’artisan de l’établissement de ce consensus en apaisant les conflits, qu’il s’agisse à l’égard de LO ou du NPA ou de conflits plus locaux comme la section de Renault et l’UL de Douai.
Les temps ont changé.
D’une part, les secteurs combatifs se sont considérablement renforcés et ancrés dans les grands groupes comme PSA, et deviennent des épines dans l’orientation confédérale, en particulier quand un congrès est en vue. Des porte-paroles comme JP Mercier (LO et ex-PSA Aulnay arrivé à Poissy) ou d’autres font désordre.
Comment comprendre ce qui se passe à la CGT Poissy ? Très difficile d’interpréter, tant la CGT PSA est désormais dans sa globalité sur une ligne combative et – de fait – anticonfédérale. Attaquer la CGT de Poissy, c’est prendre le risque d’un conflit majeur dans la FTM. Et pourtant c’est ce qui est en cours et qui motive la déclaration que nous publions.
Comment comprendre que les structures officielles FD, UD – et donc Confédération derrière - prennent le risque d’appuyer une vingtaine de délégués isolés pour s’en prendre à toute la CGT PSA ?
Honnêtement, nous n’avons pour l’instant pas de réponse à proposer.
Force est de constater que la tendance à la normalisation et à l’élimination des opposants est à la mode : l’UD 92 a été remise dans le rang, alors que de très lourds soupçons (très documentés) de détournement de fonds pesaient sur la trésorerie passée, la FD commerce a été normalisée (nous l’avons expliqué) et partout c’est l’étouffoir sur les scandales, politiques ou financiers.
Dans l’immédiat, nous apportons notre soutien total aux camarades de la CGT PSA, que nous avons vus à l’œuvre dans les usines du groupe. Au-delà des désaccords que nous pouvons avoir à titre secondaire, nous soutenons sans réserve les camarades du groupe contre l’offensive confédérale droitière et réformiste !