Mercredi 14 octobre 2020
La marche nationale des sans-papiers arrive à Paris ce samedi 17 octobre !
Après les manifestations historiques des 30 mai et 20 juin qui ont brisé le confinement, les collectifs de sans-papiers ont immédiatement décidé le 8 juillet d’une grande convergence vers Paris, avec concentration le 17 octobre à République.
• "17 octobre 1961, mémoire et politique"
• "17 octobre 1961 : les réactions de la CGT de l’époque"
• "17 octobre 1961 : le silence assourdissant de la CGT"
Le 17 octobre, la date n’était pas choisie au hasard, puisque c’est la commémoration du massacre du 17 octobre 1961, où des centaines de manifestants algériens ont été tués par la police (jetés dans la Seine par exemple) à l’occasion d’une manifestation contre le couvre-feu imposé aux Algériens, en pleine guerre d’indépendance.
Ceci pour rappeler les raisons du choix de la date de la convergence le 17 octobre : ce n’était pas un hasard (voir ci-contre le lien vers trois articles de ce blog).
Les collectifs de sans-papiers sont donc partis de Montpellier, Marseille, Grenoble, Strasbourg, Rennes, et Lille progressivement à partir du 19 septembre, pour converger ensemble ce week-end et c’est un événement majeur de la rentrée.
On ne peut d’ailleurs qu’être stupéfait de la légèreté des structures de la CGT qui ont ensuite (début et courant août) décidé en parallèle, à la même période, d’organiser la Marche pour l’Emploi et la Dignité sur le même modèle, en toute connaissance de cause bien entendu, avec une convergence le même jour, au même endroit, à la même heure. Certains hypocrites de féliciteront de cette « convergence de fait », mais c’est franchement assez lamentable – outre que c’est une nouvelle fois le déni de la date anniversaire du 17 octobre… On se demande ce qu’en pensent le Secteur Confédéral immigration, ou les camarades du CSP59, très proches de la CGT.
Bien entendu, l’initiative sur l’emploi est absolument juste, mais la moindre des choses, d’un point de vue de classe, aurait été la discussion et la coordination, parce que là, ça fait juste vilain désordre, et surtout concurrence. Ah si, l’affiche de la FNIC qui réussit quand même à faire une récupération un peu grossière dans le titre (voir ci-contre), on voudrait bien savoir quelle discussion il y a eu avec les organisateurs de la Marche des Solidarités, qui ont sûrement apprécié…
Ce samedi, ça va donc être le « bazar » Place de la République avec deux initiatives parallèles, et nous espérons que les choses vont se passer au mieux sur place. Pour notre part, nous sommes partie prenante de la mobilisation des camarades sans-papiers et seront à leurs côtés pour leur accueil en région parisienne ainsi que le samedi pour la convergence à Paris.
Nous publions ci-dessous l’appel à cet « Acte 3 » du mouvement des sans-papiers.
Régularisation des Sans-Papiers, Fermeture des CRA, Logement pour touTEs
Acte 3 des Sans-Papiers
De toutes les villes, de tous les foyers et de tous les quartiers
On marche vers l’Elysée !
Acte 1 : Le 30 mai des milliers de Sans-Papiers et de soutiens ont bravé l’interdiction de manifester à Paris et dans plusieurs autres villes.
Dans les jours et les semaines qui ont suivi des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le racisme et les violences policières.
Acte 2 : Le 20 juin des dizaines de milliers de Sans-Papiers et soutiens ont manifesté à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Rennes, Montpellier, Strasbourg et dans de nombreuses autres villes.
Mais Macron n’a eu aucun mot pour les « premierEs de corvée », aucun mot pour les Sans-Papiers, exploitéEs dans les pires des conditions ou perdant leur emploi sans chômage partiel, retenuEs dans les CRA, vivant à la rue ou dans des hébergements souvent précaires et insalubres. Aucun mot pour les jeunes migrantEs isoléEs. Il n’a eu aucun mot contre le racisme, aucun mot pour les victimes des violences policières.
Nous disons qu’une société qui refuse l’égalité des droits aux prétextes de la nationalité, l’origine, la couleur de peau sera de plus en plus gangrénée par le racisme et les violences d’Etat.
Nous disons qu’une société qui accepte l’inégalité des droits, la surexploitation, la répression, l’enfermement, l’expulsion des Sans-Papiers au nom de la crise, sera désarmée face à toutes les attaques sociales.
Alors nous organisons l’Acte 3 des Sans-Papiers.
En septembre des Sans-Papiers et des soutiens partiront de Marseille, de Lille, de Rennes, de Strasbourg, de tous nos quartiers, de toutes nos communes et traverseront le pays.
Ces marches convergeront le 17 octobre à Paris pour aller vers l’Elysée.
Parce qu'il s'agit de liberté et de solidarité, nous manifesterons le 17 octobre en hommage à toutes les victimes du colonialisme, du racisme et des violences de la police, en hommage à toutes les victimes des politiques anti-migratoires et des contrôles au faciès.
Parce qu’il s’agit tout simplement d’égalité nous manifesterons pour imposer enfin la régularisation de touTes les Sans-Papiers, la fermeture des centres de rétention et le logement pour touTEs.