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11 octobre 2019 5 11 /10 /octobre /2019 16:00

Vendredi 11 octobre 2019

A Fos, syndicats et riverains contre les risques d'ArcelorMittal

 

Dans la foulée de notre article sur l’incendie à l’usine de Lubrizol, dont on n’a pas fini de parler (pollution à des hydrocarbures toujours inconnus, fibres d’amiante, éventualité de plomb…), nous remettons à disposition de nos lecteurs une émission particulièrement forte de FR3 « Fos, les fumées du silence » qui date de février dernier, sur la pollution autour de l’étang de Berre.

Par-delà les déclarations rassurantes des institutions qui vantent la dépollution progressive de l’eau de l’étang, l’émission se penche sur les rejets des usines (en particulier Arcelor Mittal) dans l’atmosphère, et les incidences sur la santé des travailleurs et de la population avoisinante.

Une excellente émission, avec à la fois l’intervention des ouvriers et des syndicalistes CGT de l’usine, et des riverains réunis en association, qui d’ailleurs porteront plainte en novembre 2018 (voir article ci-contre).

 

Une émission à méditer, en particulier pour ce qui est de l’avenir.

Nombre de lecteurs ont souligné la disparition des CHSCT autour de l’incendie de Lubrizol, et c’est bien entendu une forte revendication de les réinstaller. Mais nous rappelons qu’il y en avait un à AZF et que cela n’a pas empêché l’accident. A Arcelor, la vétusté de l'usine provoque de nombreuses fuites sur les fours, qui libèrent des hydrocarbures cancérigènes - et ce sont comme toujours les sous-traitants les plus touchés (voir également ci-contre).

Et il y a toujours Fos, Feyzin et le couloir de la chimie à Lyon, le port du Havre, Lubrizol et la zone chimique à Rouen, Mourenx et Lacq dans les Pyrénées et bien d’autres zones de moindre importance mais de risques similaires…

 

L’exemple de Fos sur Mer, comme celui de SANOFI Mourenx avec la Dépakine, montre qu’il est possible de construire des liens entre ouvriers et syndicats d’un côté, riverains de l’autre.

Avec le développement de plus en plus poussé de la chimie, le terrorisme industriel capitaliste va se développer dans tous les domaines, et il faut prendre ses affaires en main. Il faut constituer des collectifs locaux, ouvriers, syndicalistes et riverains réunis pour prendre en main la sécurité, exiger des comptes sur les installations et des expertises indépendantes, alerter, informer, mobiliser largement.

Sur cette question, comme sur d’autres, il faut sortir de l’usine, car les nuages de fumée ne restent évidemment pas confinés…

 

Pour commencer, prenez le temps de visionner et de faire connaître cette émission passionnante, un premier pas pour faire comprendre tous les enjeux !
 

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commentaires

K
Bon reportage d'alerte effectivement, sur ce qu'on e peut pas voir par soi-même mais qu'on subit au quotidien. En gros, c'est un lanceur d'alerte...<br /> Je me souviens avoir discuté avec un pêcheur face à la zone pétrochimique de Lavera qui me signalait que parfois, tous les poissons se retrouvaient morts le ventre à l'air dans le secteur. Bien sûr, ces solutions ne sont pas déclarées, on attend que ça passe !<br /> Et les fumées jaunes soufre qui viennent de ces installations, on les voit jusqu'à Marseille selon le sens du vent. Nos est sûrement plus exposé au jour le jour mais c'est tout le secteur à 50km à la ronde qui est exposé.<br /> Ce qui est bien, c'est que les syndicats sont dans la bataille, au lieu d'opposer travailleurs et habitants (qui sont les mêmes, si on y réfléchit !)<br /> Dernier détail : Arcelor-Mittal n'est pas sur l'étang de Berre mais au fond du golfe de Fos, sur la mer donc, pas très loin du débouché du Rhône. Sur l'étang de Berre, ce sont surtout des raffineries qui restent...
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