Samedi 10 février 2018
Belle victoire à Holiday Inn, continuons le combat contre la sous-traitance !
[Mise à jour 11 février] Nous rajoutons en fin d'article l'invitation à fêter la victoire le Mercredi 14/02
Après 111 jours de grève, de multiples rebondissements lors de la négociation avec les patrons sous-traitants (Héméra) et donneur d’ordre (Holiday Inn), le conflit s’est achevé sur la signature d’un protocole d’accord.
On trouvera ci-dessous le communiqué de la CGT-HPE, ainsi que le protocole d’accord signé par les grévistes.
Ce qu’il faut retenir (entre autres) :
- Le travail à la chambre, c’est fini, on revient au travail à l’heure ! Voilà des années que c’était une bataille dans l’hôtel, d’autant plus importante que la tendance actuelle dans l’hôtellerie européenne va au contraire vers le retour au « travail aux pièces » insupportable.
- Les salariées mutées abusivement sont réintégrées, ce qui était à l’origine du conflit.
- Création d’un socle minimum de 130h par mois pour les contrats à temps partiel, ce qui est une première limitation pour ce type de contrat ultra-flexible et sous payé.
- Concernant la sous-traitance, la réinternalisation n’est pas acquise pour l’instant, mais elle est inscrite dans le protocole de fin de conflit, pour être à nouveau étudiée en Août 2019 sur la base du taux d’occupation des chambres de l’année écoulée (perspective raisonnable avec l’ouverture de la nouvelle Cité Judiciaire juste à côté). Les grévistes ont refusé la division que leur proposait Holiday Inn (ne réinternaliser qu’une partie d’entre eux), le combat continue et un premier pas est fait en inscrivant dans un texte officiel la perspective pour l’an prochain. Ce n’est donc que partie remise, et le protocole est certes un compromis, mais positif.
- Le syndicat mafieux de la CGT Propreté Ports et Docks, qui en début de conflit avait provoqué la reprise du travail d’une partie des grévistes, disparaît de la scène de l’hôtel. Une nouvelle défaite pour ce syndicat pourri, l’UD des Hauts de Seine devrait en tirer les leçons nécessaires (voir « Pourquoi l’URIF CGT a refusé que le Congrès de la CGT 92 rallie la Propreté Ports et Docks »). D’ailleurs, parmi les structures CGT, seule l’UD de Paris a assumé le travail de soutien, l’UD92, l’UD31 et la FD du Commerce ont été aux abonnés absents.
- Parmi les raisons du succès, il y a eu le magnifique travail de popularisation médiatique, avec déplacements en province devant les grands hôtels du groupe, à l’international également (Barcelone, Londres, Bruxelles, Genève), qui ont permis de faire connaître la grève des soutiers de la sous-traitance, avec de nombreux articles de la grande presse. On peut être sûrs que cette grève va y faire réfléchir à deux fois les autres hôtels quand ils envisageront de modifier le statut du personnel…
111 jours de grève, d’actions multiformes, ont fait des invisibles de la sous-traitance des champions de la lutte de classe, contre les compromissions et les petits calculs, pour la défense intransigeante des intérêts des travailleurs. Ils ont gagné la sympathie et le soutien d’une large frange de la population, et leur victoire a été largement relayée (Le Parisien, Libération, sur France 3, Ouest France et bien d’autres à venir.
Le combat continue, ce n'est qu'un début !
Contre la sous-traitance, réinternalisation !