Samedi 21 janvier 2017
Mais que fait la CGT-Patron à la Maternité des Bluets ?
Nous avons reçu récemment tout un dossier sur l’avenir de la Maternité des Bluets (Paris 12°) qui a récemment perdu sa certification de la part de la Haute Autorité de Santé, et risque donc la fermeture administrative.
Ce qu’il faut savoir, c’est que la Maternité des Bluets et en fait sous contrôle d’une Association Ambroise Croizat (« l’innovation sociale » lol !), elle-même émanation de la FTM CGT (Métallurgie) et popularisée officiellement par la Confédération. Et que depuis des mois, c’est une partie de bras de fer entre les salariés, SUD et CGT, contre la gestion de l’Association, dont la dernière goutte d’eau a été le renvoi du directeur – supposé être un agent du PS et à la solde du gouvernement au sein de la maternité…
Il faut lire avec attention les 7 pages de l’enquête de Mediapart, ci-contre, très complète quoique relativement mesurée et qui donne la parole à toutes les parties, y compris aux militants CGT. Mais Martinez n'était pas disponible pour l'interview...
Tout y est :
- La dérive d’un fleuron de « l’économie sociale et solidaire » face à la crise
- Les décisions bureaucratiques d’une direction syndicale qui n’y connaît rien
- Les incompétences de gestion et dérives comptables
- Le copinage, le reclassement des dirigeants déchus
- Une hiérarchie autoritaire qui se contrefiche de l’avis des salariés et impose par la force ses décisions
Et ainsi de suite…
Comme d’habitude dans ce genre de conflits où la CGT est mise en cause en tant qu’organisation, c’est la politique de l’autruche tant à la FTM et à la Confédération. Mais qu’attend Martinez ? Que l’on ferme la maternité ? Et ensuite on va nous jouer la grosse ficelle du règlement de compte du PS contre la CGT pour resserrer les rangs et éviter les questions gênantes ?
Il faut arrêter de nous (nous les militants CGT) de nous prendre pour des crétins naïfs.
Nous ne rentrerons pas dans le détail du conflit (quoi que bien sûr ce soit un vrai enjeu, tant pour les personnels que pour les patientes). La Confédération, la FTM et l’association gestionnaire sont les patrons de fait, ils doivent donner toutes les garanties pour la survie de la maternité, point barre. D’autant que c’est également un centre de Planning Familial actif, à l’heure où les attaques concrètes contre l’avortement se généralisent.
Maintenant, le vrai problème, une fois de plus, c’est la CGT-Patron.
Et ça, c’est un sujet tellement récurrent que nous en avons fait une section particulière sur ce blog.
Tous les articles sur la CGT-Patron, ICI
Gestion des Comités d’Entreprise, gros (EdF, CER SNCF, Eurodisney) ou petits, gestion des institutions sociales (Sécu, chômage, maisons de retraite, mutuelles, formation), sans parler du personnel du siège à Montreuil, les administrateurs CGT qui jouent le rôle de patrons-gestionnaires se comptent par milliers – et font la même chose que les patrons du MEDEF ou de la CGPME, ils gèrent la crise du capitalisme.
Comme le fait remarquer l’article de Mediapart, tant qu’il y avait « du grain à moudre », ça passait encore plus ou moins, encore que la dictature d’entreprise existait bien dans ces sociétés. Car ce qui compte ce n’est pas le dirigeant, plus ou moins compétent, plus ou moins rigoureux, plus ou moins honnête, ce qui compte c’est le capitalisme, sa crise, la concurrence et ses restructurations. Et précisément, le domaine de la santé est au cœur de cette tourmente…
Ce qui arrive donc à la Maternité des Bluets n’a rien d’étonnant et ne fait qu’illustrer une fois de plus où mène la cogestion capitaliste, le réformisme syndical et les syndicalistes-patrons.
Nous sommes à contre-courant mais nous le répétons :
Le syndicalisme de classe n’a rien à voir avec la cogestion capitaliste !
Non au paritarisme, non à la CGT-patron !
Retrait de tous les administrateurs CGT des organismes paritaires !
Et dans l’immédiat, dans l’urgence, que les structures CGT garantissent inconditionnellement la survie de la Maternité des Bluets !
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