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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 19:48

Mardi 24 mai 2016

Loi Travail/El Khomri : ça se durcit !

 

Le conflit contre la loi travail prend une nouvelle tournure, et nos responsabilités sont grandes.

Après avoir aidé au déclenchement du mouvement, la jeunesse lycéenne et étudiante est désormais au second plan, à la fois moins mobilisée avec les périodes d’examen, et durement frappée par la répression.

Ce sont maintenant des bastions ouvriers qui rentrent dans la danse, en suivant le schéma expérimenté en 2010, lors de la grève sur les retraites (voir le dossier ICI).

 

Après les blocages des dépôts pétroliers avec la participation initiale des routiers, on a vu des évacuations (à Lorient par exemple, à nouveau bloqué aujourd’hui) parfois très violentes comme ce  matin à Fos, « scènes de guerre » dénonce le secrétaire de la CGT pétrole dans la vidéo ci-contre… On est manifestement rentré dans une guérilla de blocage et de déblocages qui va évidemment prendre de l’ampleur dans les jours et semaines à venir.

 

Le résultat des courses est au contraire l’entrée dans la grève de la raffinerie Exxon de Gravenchon (après l’arrêt de Total Grandpuits hier), désormais 7 raffineries sur 8 à l’arrêt… Comme le dit une de nos lectrices à propos de la raffinerie de Feyzin, blocage ou pas, ce n’est plus la question aujourd’hui, l’essence ne sort plus.

Les routiers (qui ont obtenu le premier recul du gouvernement) ne sont plus trop dans le mouvement. Mais de son côté, la CGT RATP vient d’appeler à la grève totale à partir du 2 juin, avec une affiche qui a fait l’effet d’une « bombe »… Cela dit, la CGT n’est pas seule à la RATP et les syndicats réformistes et corporatistes y sont forts… Enfin, la CGT Cheminots vient de déposer un préavis de grève générale à partir du 31 mai,  sachant que le mouvement est un peu retombé. Gardons-nous donc de tout enthousiasme prématuré, mais il faut souhaiter et construire la mobilisation la plus large possible.

Dans le privé, la métallurgie, le commerce, c’est encore l’attentisme.

 

Cela dit, le conflit entre dans une nouvelle séquence, avec l’affrontement de plus en plus direct et brutal entre la CGT et le gouvernement, à tel point que notre syndicat apparaît désormais clairement comme l’organisation de défense des travailleurs en pointe.

Nous ne sommes plus en 2009 quand Thibault passait plus de temps avec Sarkozy dans les bureaux de l’Elysée que sur le terrain de la lutte des classes (« Thibault et l’Elysée, toute une histoire »). Là, toute la Confédération est engagée dans « la guerre du pétrole », et on a même vu Martinez sur le dépôt de Haulchin dans le Nord venu soutenir les blocages.

En fait, ce qui a changé depuis dix ans, c’est la crise et la politique gouvernementale : il n’y a plus de choix pour le syndicat, plus de grain à moudre, plus rien à négocier que le poids de nos chaînes. Les transformations du mode d’exploitation contenues dans la loi Travail/El Khomri sont une obligation pour le capitalisme français (à lire l’analyse « Loi Travail, répression, qu’est-ce qu’il leur prend ? »).

Quelque part, on est dans une phase où si on laisse passer, c’est grave pour le présent comme pour le futur, et le combat est encore plus dur avec une répression féroce, toujours incertain sur le résultat avec un gouvernement de combat.

C’est l’analyse partagée par Hollande/Valls d’un côté, Martinez de l’autre – et nous aussi, bien sûr.

 

Quel est le contexte alors : un secteur de pointe ultra-combatif, très déterminé, le pétrole, avec l’expérience précédente de 2010. Un noyau combatif très mobilisé dans toutes les entreprises, mais qui peine à mobiliser autour de lui et qui donc participe activement aux blocages (Fos, Le Havre, Lorient, Amiens etc.).

Il y a un vrai enjeu dans les jours à venir : on sent que le gouvernement peut reculer. Il a commencé à le faire avec les routiers. Il vacille avec l’obligation du 49.3 qui ne fait que mettre de l’huile sur le feu, avec les permanences du PS saccagées d’un coin à l’autre du pays.

Le gouvernement vacille, mais il tient encore bon. L’heure est donc à y aller, vraiment, au maximum de nos capacités : à la fois pour gagner le retrait, comme pour protéger nos camarades les plus en pointe, fer de lance de notre mouvement. Nous non plus n’avons  pas le choix. Donc dans le privé comme dans le public, l’heure n’est plus à des journées d’action à répétition, multiples, où chacun arbitre « à la carte » ce qu’il fait et ce qu’il ne fait pas, l’heure est à faire basculer le rapport de forces.

En ce sens, la date de jeudi est importante. Par la grève, par les blocages, par les manifestations, il faut réussir à faire un saut qualitatif pour faire lâcher le gouvernement.

 

Donc Jeudi, tous dans la grève, tous sur les barrages, tous aux manifestations !

 

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commentaires

C
Pourquoi les cheminots sont aussi peu mobilisés ? En ce jour de grève national à la SNCF (25 mai) la ligne H (Paris nord) le trafic est normal. Par le passé, les cheminots de Paris nord étaient plus combatifs.<br /> Que se passe t'il ? Pourquoi ce changement ?
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Y
Ridicule. Vous etes une bande de dinosaures d'un autre temps essayant de vous cramponner a des acquis sociaux depasses. La loi du travail doit etre modifier, la France doit evoluer vers le 21eme siecle et alors seulement il y aura un avenir pour nous tous. La gauche est morte, vive la gauche!
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