Mercredi 25 mai 2016
L'appel du CCN : calamiteux...
Le CCN vient de se fendre d’un appel – soyons gentils – calamiteux… (ci-contre).
Dans cette période où on sent que le gouvernement vacille, mais durcit sa réaction, où les travailleurs les plus déterminés sont mobilisés à fond, mais où la majorité est encore hésitante, lancer un appel solennel à … une « votation citoyenne » est purement et simplement grotesque.
On voudrait enterrer le mouvement qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Soyons clairs : nous n’attendions pas un appel abstrait « à la grève générale » ou à « bloquer tout ». Sans doute est-ce encore prématuré et ne serait pas suivi.
Mais nous attendions une forte détermination à soutenir les grévistes, à élargir le mouvement dans toutes les entreprises, à participer aux blocages qui sont une des formes marquantes du conflit, à manifester massivement partout, à affirmer l’antagonisme de classe contre le patronat et le gouvernement.
Au lieu de cela :
- Une vague référence à la mobilisation des pétroliers sans insister sur ce que cela représente et l’importance pour faire plier le gouvernement ;
- Appel à multiplier les assemblées générales sur des cahiers de revendications particuliers, au lieu de tout centrer sur le retrait de la loi El Khomri et de ses conséquences. On favorise la rencontre des corporatismes au lieu de construire l’unité ;
- Appel à un « Code du Travail du XXIème siècle », revendication qui n’a aucun sens et aucun contenu, nous avons déjà dit tout le mal qu’il fallait en penser (« Court bilan d’un petit congrès »);
- Pas un mot sur la généralisation des blocages et barrages, dont on peut imaginer qu’ils vont devenir l’enjeu d’une guérilla avec les forces de l’ordre dans les jours à venir ;
- Pas un mot sur la relaxe de tous les inculpés depuis le 9 mars, ce qui est juste consternant quand on en connait le nombre et l’importance des syndicalistes en leur sein. Juste une vague dénonciation de la répression sans incidence…
Et le pompon :
- Centrer toute l’activité sur une « votation citoyenne », sorte de pétition géante si on comprend bien, ce qui ne sert absolument A RIEN, deux mois après le début du mouvement, alors que tout le monde est au courant, que l’opinion est gagnée, et que l’heure est désormais au rapport de forces à construire – et pas au bla bla…
La presse de nos ennemis parle d’une CGT « radicalisée », et ben, c’est pas gagné…