Dossiers

4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 17:23

Lundi 4 avril 2016

Sous-traitance nettoyage : le conflit se durcit !

 

Dans plusieurs articles précédents (rassemblés ICI sur ce blog), nous avons relaté l’affrontement féroce dans le nettoyage parisien avec le syndicat CGT Propreté, affilié à la Fédération des Ports et Docks, dont la réputation de briseur de grèves et de collusion avec le patronat a été démontrée, face au syndicat CGT-HPE qui construit un syndicalisme combatif sur la base de l'unité des travailleurs, au delà de leur statut, contre l'exploiteur commun.

Dernièrement, ce syndicat quasi mafieux a d’ailleurs été suspendu par le Comité Général de l’UD de Paris, ce qui n’est certainement pas anodin.

Mardi 1er mars, avait une réunion entre la Confédération, l’UD 75 et les fédérations du Commerce et des Ports et Docks, sans la présence des organisations concernées (ni l’une, ni l’autre). C’est ainsi que procède la bureaucratie syndicale, comme à l’usine, on règle les conflits entre chefs, mais sans la présence des premiers intéressés.

Cette réunion a donné lieu à un compte rendu dont nous avons eu connaissance, nous le reproduisons ci-dessous, accompagné de la réponse de la CGT-HPE.

 

 

C’est assez violent.

Comme le relèvent les camarades des Hôtels Prestige et Economiques, pas un mot sur l’accumulation « remarquable » des malversations, des interventions pour briser les grèves, de la collusion révélée directement par le reportage de Canal + en juin dernier (voir l’extrait sur l’article de ce blog, ICI). Pour La Conf’, juste un petit problème d’ajustement de la vie syndicale, pas de quoi fouetter un chat.

Plus grave, dans ce courrier, la confédération remet explicitement en cause ses propres revendications (en particulier la fiche revendicative N°10 qui vient d’être mise à jour, voir ICI), pour proposer d’évaluer la possibilité de vote des sous-traitants dans l’entreprise utilisatrice… en fonction de l’enjeu sur les résultats électoraux de branche !!! C’est exactement remettre en cause la reconstitution de la communauté de travail et s’assoir sur l’unité des travailleurs au nom d’enjeux purement électoralistes. Effrayant.

Enfin, la Confédération tacle sèchement l’UD de Paris et la décision du Comité Général de suspendre le syndicat mafieux… Ce qui est une certaine conception de la démocratie syndicale, qu’on connaît bien : « Ah, non, il ne faut pas voter comme ça, il va falloir voir pour corriger… ».

 

Le conflit se durcit donc, et il faut s’attendre à de sérieux rebondissements. La Confédération va-t-elle exclure le syndicat HPE pour satisfaire aux exigences des Ports et Docks ? Va-t-elle une nouvelle fois entériner les pratiques de syndicalisme collabo qui sévissent dans nos rangs ? Que va faire l’UD de Paris face à la menace à peine voilée de devoir rentrer dans le rang ? Que vont faire les structures du CCN (comme la Fédération de la Chimie – voir ICI – , ou l’UD Seine Maritime) qui se sont explicitement exprimées pour l’interdiction de la sous-traitance ?

 

Nous ne cessons de le répéter. Face à l’impasse de l’orientation confédérale, au-delà de la lutte de résistance immédiate, la tendance interne est à l’éclatement et à l’autonomisation des structures, pour préserver des petits fiefs, des baronnies avec des rentes de situation liées au paritarisme et à la collaboration de classe.

Le monde du travail évolue avec les évolutions du capitalisme. Le syndicalisme doit s’adapter, avec pour seul objectif la défense des travailleurs et rien d’autre. Les champs des fédérations ne sont plus les mêmes qu’il y a quarante ans, c’est l’évidence. La sous-traitance a explosé depuis les années 90, l’intérim depuis les années 80, et il convient de remettre au premier plan l’organisation du combat pour l’unité de la classe. Et au lieu de cela, on voit se multiplier les conflits « CGT contre CGT », dans l’enseignement, la FAPT, le nettoyage et ailleurs…
Quand en plus ce sont des syndicats corrompus qui veulent maintenir le statu quo, c’est encore plus dur.

 

La Confédération a choisi son camp, on le voit conflit après conflit : on ne change rien, on ne touche pas au statu quo, on ne remet pas en cause les compétences des structures, on défend les collabos en place (Rappel : Commerce, Transports, UD Haute Marne pour les derniers épisodes). Nous le disons sous une formule choc : « Ils se tiennent tous par la barbichette » !

La période interne est risquée (la bureaucratie est capable d’absolument tout pour conserver ses privilèges de collaboration de classe, on l’a vu dans le passé), mais plutôt favorable dans la mesure où l’unité de façade craquelle de partout, où les fissures sont de plus en plus visibles, accentuées par les nouveaux médias (dont le nôtre, à notre modeste place).
Martinez fait l’autruche, défend le statu quo, mais ça ne pourra pas durer, il faut faire le ménage !

 

Dans le cas présent, il faut soutenir les camarades du syndicat CGT-HPE, soutenir la décision du Comité Général de l’UD 75, protester contre les magouilles et dénoncer les Ports et Docks !
Et pour commencer, faire connaître largement le conflit, le politiser et l’élargir au maximum en cette période de congrès confédéral !

Partager cet article

commentaires