Jeudi 7 avril 2016
Appel des étudiants et lycéens mulhousiens aux salariés de PSA
Dans le cadre du mouvement contre la loi Travail, nous publions ci-dessous un appel que nous venons de trouver sur le net, pour préparer les manifestations du 9 avril.
Nous n’en connaissons pas l’origine, et n’avons pu en vérifier la réalité de terrain. Néanmoins, cet appel illustre la voie à suivre (que nous avons expliquée dans cet article précédent « Quelles revendications contre la loi Travail ? » :
- Unité travailleurs étudiants contre la précarité
- De cette société-là, on n’en veut pas
La critique explicite du capitalisme n’est pas abordée en tant que telle, mais certaines de ses manifestations en sont critiquées : précarité, scandale de la répartition des richesses et des salaires, restructurations à PSA, gouvernement aux ordres du MEDEF etc.
C’est la voie à suivre pour mobiliser dans l’unité étudiants – travailleurs contre l’exploitation capitaliste, un bon tract à suivre et à adapter aux conditions locales…
[Une réserve surprenante : dans les métadonnées du document pdf (ci-joint) récupéré sur Internet (nous vérifions, nous sommes prudents), on voit apparaître l’auteur supposé du document « Nicolas Chevalier-Roch », qui n’est autre qu’un militant mulhousien connu de « Debout la France » de Dupont-Aignan… Plus qu’étrange vu le contenu sans ambiguïtés de l’appel, un lecteur pourrait-il nous éclairer sur cette bizarrerie ??? A moins que ce ne soit un gag caché "spécial étudiants Mulhouse" ?]
Avec l’avant-projet de la « loi travail » le gouvernement actuel brade un siècle et demi d’acquis sociaux au grand patronat. Nous ne pouvons accepter cette énième trahison et lutterons pour nous faire entendre, aussi longtemps qu’il le faudra.
L’alliance des salariés et des étudiants contre la loi travail
C’est parce que votre précarité actuelle est un avant-goût de celle que l’on veut nous faire subir demain que nous sommes convaincus que notre unité sera la clef de la victoire. En effet, c’est l’alliance de notre détermination et de votre pouvoir au sein de l’entreprise, comme c’est le cas chez Peugeot, qui viendra à bout de ce projet de loi et de la période de régression sociale dans lequel il a pris forme. C’est pourquoi nous nous adressons à vous, jeunes intérimaires et salariés et vous apportons notre soutien, conscients des difficultés qui sont les vôtres.
Salariés précaires d'aujourd'hui,
étudiants et lycéens précaires demain
Face à la régression, nous vous soutenons.
La régression, vous connaissez déjà : les samedis quasi gratuits, le blocage des salaires, la baisse ou la suppression des primes, des conditions de travail exécrables, des pressions et sanctions, une embauche qui ne se fait plus qu'en intérim dans une précarité qui se généralise et le chantage permanent à l'emploi.
S’y ajoute désormais le Nouveau contrat social N°2 actuellement testé à Rennes et ayant vocation à s’appliquer à l’ensemble du groupe : blocage des salaires pour 3 ans, suppression d'un certain nombre de primes et de jours de congés, d'ancienneté et RTT… La liste est longue.
Le président du groupe PS à l'Assemblée a défini l'objectif : « Il faut que le CDI ne soit pas une prison pour le chef d'entreprise ». Eh bien, nous maintenons qu’il ne faut pas que la précarité soit la prison des salariés !
Nous ne voulons pas de cette société !
Nous ne rêvons pas de devenir millionnaires, comme nous le propose Macron. Pas plus que de nous « habituer à vivre avec le terrorisme » ou la crise, qu’on nous présente comme une fatalité depuis l’enfance.
Nous sommes révoltés que 62 personnes dans le monde possèdent autant que la moitié de l’humanité, régissant notre destin et nous sommant de nous serrer la ceinture.
Nous sommes révoltés qu’en 2015 les 500 les plus riches du pays se soient enrichis de 25% ;
Nous sommes révoltés comme le révèle le scandale Panama Papers que la fraude fiscale soit l'équivalent en France du déficit public qui permet au gouvernement de justifier l'austérité, les ponctions sur la Sécurité Sociale ou les services publics, le blocage des salaires, les licenciements et la loi travail elle-même ;
Nous sommes révoltés encore que votre PDG gagne 14 500 euros par jour, samedi et dimanche compris, alors que plus de 1 million de personnes qui travaillent, intérimaires, CDD, précaires, temps partiels ne gagnent pas plus de 800 euros par mois et que 82% de la population active touche à peine plus que le SMIC.
Ainsi, depuis le 9 et par le maintien de nos actions les 17, 24 et 31 mars, nous, étudiants, lycéens et jeunes travailleurs nous sommes opposés à l’avant-projet de loi travail aussi appelé « loi El Khomri », demandant son retrait total, absolu et définitif.
Malgré les difficultés à nous mobiliser en cette période d’examens et face à l’omniprésence policière, le mouvement mulhousien a progressivement pris de l’ampleur et se maintiendra tant que ne sera pas retiré ce projet de loi. Plusieurs AG ont eu lieu ainsi que la formation d’un comité de lutte rassemblant des jeunes de tous horizons. Nous n’en sommes donc qu’à nos débuts.
Nous serons à la manifestation du 9 avril et à toutes les suivantes car nous savons qu'il faudra être unis et toujours plus nombreux pour faire reculer le gouvernement, aux ordres de Pierre Gattaz. Nous espérons que vous y serez nombreux !
Lycéens, étudiants, chômeurs et salariés,
c’est tous ensemble qu’on va gagner !
Les étudiants, lycéens et jeunes travailleurs mulhousiens mobilisés contre la loi travail