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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 15:33

Mardi 5 janvier 2016

Etat d'Urgence : déclaration de l'UL de Roissy

 

L’état d’urgence est en place depuis les attentats du 13 novembre, et la seule question qui se pose aujourd’hui c’est de savoir si les principales mesures vont être suspendues un jour, ou intégrées de fait dans l’état « normal » de la démocratie de plus en plus musclée dans notre pays.

Après une déclaration plutôt bonne du CCN au lendemain des attentats (« Attentats de Paris : la déclaration du CCN »), la Confédération a signé le 17 décembre l’appel « à sortir de l’Etat d’urgence », également plutôt positif.

 

Depuis, elle s’est faite beaucoup plus discrète, et se contente désormais de critiquer les dérives policières, et décisions arbitraires, mais sans plus réclamer la fin de l’Etat d’urgence… C’est le cas dans un vraiment court article du numéro d’Ensemble (N°84) qui vient de tomber dans nos boîtes aux lettres, c’est aussi le cas de la dernière déclaration confédérale sur la déchéance de nationalité (voir ICI). Espérons qu’il ne s’agisse pas là d’une adaptation aux sondages dont la CGT fait aujourd’hui ses choux gras pour apprécier son image…

 

Depuis un mois, on ne parle plus que de la déchéance de la nationalité, alors qu’en même temps tout le monde nous explique que ce n’est qu’une mesure symbolique qui ne servira concrètement à rien…

On voudrait nous enfumer qu’on ne s’y prendrait pas autrement…

 

Alors Etat d’Urgence pour quoi faire ?

Le fond de l’histoire, c’est que dans la guerre économique mondialisée, l’impérialisme français n’arrive pas à rejoindre ses concurrents, et perd donc peu à peu du terrain. Ca, c’est pas bon du tout. Les vagues de restructurations s’enchaînent à la mitrailleuse, les mesures gouvernementales s’empilent l’une sur l’autre (ANI, CICE, Pacte de Responsabilité, Réforme du Code du Travail etc.) mais ça n’est pas encore assez.

Il va falloir changer de braquet, et pour cela frapper fort. C’est ce que nous annoncent tous les politiciens désormais unis comme les doigts de la main, de la droite de l’UMP au PS. Et pour frapper fort, il faut empêcher les réactions, cadenasser la révolte possible, étouffer la protestation.

Derrière les attentats, c’est cela qui est aujourd’hui en jeu. Le gouvernement, soutenu par toute la classe politique, a compris l’opportunité qu’il y avait là et a plongé sur l’occasion : renforcer les contrôles administratifs et policiers, attaquer les militants, réprimer les travailleurs.
Nos camarades d’Air France, les délégués de Goodyear, les militants contre Notre-Dame des Landes en ont fait les frais les premiers, sans compter nos camarades sans-papiers aujourd’hui écrasés par la botte de l’Etat. Voilà ce qu'ils nous préparent.

 

Nous publions ci-dessous une déclaration de l’Union Locale CGT de Roissy (reprise de leur site), sur le retrait de badge à des dizaines de travailleurs supposés « suspects », retrait qui les mène de fait au licenciement.

Alors même d’ailleurs que la Cour de Cassation a tranché la question en 2013 (voir ICI) , en imposant le reclassement du travailleur dans ce cas. L'arbitraire se développe...

A l’heure de la restructuration d’Air France, ce n’est pas un hasard, bien sûr.

 

L’Etat d’urgence n’est pas là pour nous protéger, il va se transformer en prétexte pour nous enchaîner encore plus à notre exploitation. Plus que jamais, exigeons la sortie de l’Etat d’Urgence et défendons tous les collègues soumis aux mesures arbitraires !
Comme le disent les camarades de l’UL de Roissy, maintenons fermement le cap de la défense de nos revendications, de l’intérêt des travailleurs et rien d’autre !!!

 

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commentaires

G
Bonjour,<br /> <br /> Petite précision : l'arrêt de la Cour de cassation dit l'inverse de ce que vous lui prêtez et note qu'il n'y a aucune obligation de reclassement.
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