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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 12:03

Vendredi 31 octobre 2014

120 m2 à Vincennes, avec vue sur le MEDEF ?

 

On s’est fait engueuler sur ce blog, par une lectrice : « Je suis très surprise de votre silence sur les affaires diverses de la cgt. Du temps de Bernard Thibault votre plume était bien plus fournie et rapide à publier. Plusieurs fois vous auriez pu vous exprimer sur les dérives de la cgt et celle en cours par exemple ou déclaration pendant la grève des cheminot !!!
Etes-vous le circuit officiel de tous celles et ceux qui se sont faire exclure de la cgt pour mettre en place l'actuelle direction ? Je ne vous félicite pas
»
La camarade a raison quelque part, ce blog est en ralenti depuis quelques mois, chacun a pu le constater. Les raisons en sont doubles : d’une part nous manquons de collaborateurs, certains d’entre eux sont partis vers d’autres tâches politiques, et la période pousse plutôt à l’activité politique que syndicale. Néanmoins son coup de gueule a été bénéfique, en nous obligeant à revenir sur le tas, il faut dire qu’il y a de quoi !


Gros scandale ces jours-ci avec la révélation du Canard Enchaîné, puis la publication intégrale du devis par les Echos (voir ICI) de la location d’un appartement de fonction de 120m2 à Vincennes pour Thierry Lepaon, 2000€ de loyer mensuel, plus 130 000 € de frais de remise en état.

 

Alors bien sûr on a tout vu pour profiter de l’occasion de salir notre syndicat. Les journalistes qui « oublient » soigneusement de dire qu’il s’agit d’un logement de fonction puisque le Secrétaire général habite Caen. Ou que les salaires à la confédé sont plafonnés à 2300 €. Tout a été bon pour tenter d’assimiler cette location aux turpitudes des grands patrons du CAC 40 ou aux magouilles politiciennes, style Cahuzac ou Balkany.
Du coup, on a eu droit au communiqué officiel confédéral (voir ci-contre), dans la plus belle langue de bois, pour resserrer les rangs, tous unis pour défendre le secrétaire de la CGT.

 

Voilà pour le cinéma médiatique, de part et d’autre…
Rares ont été les petites voix qui ont fait entendre une autre musique pour parler syndicalisme de classe, à l’instar de ce plutôt bon commentaire trouvé sur Bellaciao (ICI)

Alors, résumons les (vraies) questions qui fâchent :

  • Un appartement de fonction (ce que nous ne contestons pas), c’est en plus de la résidence habituelle. C’est « fonctionnel », modeste, utilitaire, quoique personnalisé, parce que vivre toute la semaine à l’hôtel ou au dernier étage du siège de Montreuil ça devient insupportable, ça on peut le comprendre. Donc, si la Conf" demande, nous on trouve à Thierry Lepaon un trois pièces agréable à Montreuil, pas très loin (jogging pour venir à pied) pour en gros 1200 €. Le scandale c’est les 120m2 à Vincennes, face au bois, commune hyper bourgeoise – et oui, c’est pas Aubervilliers ou Clichy. De ce point de vue, 2000 € de loyer + 130 000 € de travaux, vu là où c’est situé, c’est même pas cher !!! Le problème, ce n’est pas le prix, c’est le choix d’habiter là-bas. Et c’est une question de classe, c’est clair, Lepaon va habiter chez nos exploiteurs. Comme le rappelle le commentateur ci-dessus par un lien, les non-cadres gagnent 1541 € en moyenne…
  • Thierry Lepaon est un aristocrate ouvrier (voir « Mais d’où sort toute cette bureaucratie ? »), ouvrier homme qualifié dans des usines de femmes OS (Moulinex), où il n’a pas brillé par sa combattivité et sa radicalité. C’est un aristocrate ouvrier, qui a appris à fricoter avec les patrons, qui a été désigné au Conseil Economique et Social, qui a copiné avec Raymond Soubie, le conseiller de Sarkozy, et qui a singé ses maîtres pour « en croquer ». Et oui, quand on a perdu tous ses repères de classe, on se compromet avec les bourgeois et les politiciens, on prend goût au luxe de la bourgeoisie… L’appartement chicos à Vincennes, c’est ça. Et c’est ça que nous devons critiquer. L’aristocrate ouvrier, c’est le lieutenant ouvrier du capital, il singe ses maîtres, prend ses goûts, perd ses repères de classe, sans-dents et illettrés…
  • Un appartement à Vincennes de 120m2 face au bois, c’est peut-être 4000 € de loyer. Ca veut donc dire que pour « rentabiliser » les travaux, il va falloir rester 65 mois (130 000 / (4000 – 2000)). C’est donc bien que le bougre a l’intention de faire un deuxième mandat ?
  • L’affaire est sortie par le Canard Enchaîné qui a reçu le document, comme d’autres (Les Echos par exemple, qui eux sont « prudemment » restés silencieux, finalement aux Echos on aime bien la CGT réformiste…). Ce document a été diffusé par une source interne, ce qui a motivé une plainte de la Confédé… Et ben, elle est belle la CGT ! Nous voilà avec les mêmes embrouilles, les mêmes coups fourrés qu’au PS ou à l’UMP, avec des factions, des clans qui se donnent des coups de couteau dans le dos, de moins en moins de désaccords idéologiques et politiques et donc de plus en plus l’envie d’être calife à la place du calife.
  • Voilà des mois que nous disons qu’en ce moment, les contradictions internes à la CGT ne reflètent pas des contradictions de classe comme le rêvent certains, mais des querelles de factions pour avoir les postes et pour en croquer (« Conférence sociale : la CGT ne doit (évidemment) pas participer ! ») . Car le système politique et social français est basé sur la multiplication jusqu’à l’écœurement des institutions dites paritaires (mutuelles, formation professionnelle, conseils économiques et sociaux…) qui en plus se démultiplient avec les lois de décentralisation ! Et là, débats courtois, fauteuils confortables, défraiements copieux, bien loin de la lutte des classes on copine avec l’ennemi. C’est cela qui se développe en ce moment dans la CGT, et ce n’est que l’aboutissement de l’abandon, depuis bien longtemps, des références de classe de notre confédération. On est passé au syndicalisme « d’accompagnement conflictuel » (il faut bien se différencier de la CFDT, quelque part…), au rituel de la rodomontade qui ne fait qu’accompagner l’impuissance et le laisser faire.
  • Cette dérive d’accompagnement, ces turpitudes, provoquent la colère dans nos rangs. Pourtant, la confédération sait très bien s’y prendre pour neutraliser l’opposition, en maniant la menace et le bâton. Le bâton, ce sont les exclusions, les désaffiliations, les licenciements (comme au Conseil Général du Nord, ou dans le Commerce, voir « La lutte dans la Fédération Commerce et Services » ou ailleurs). La menace, qui marche très bien, c’est la défense de la CGT en tant que tel, « le seul instrument qui reste aux travailleurs » en ces temps difficiles. Donc on resserre les rangs, on fait front et on tait nos problèmes internes même en grinçant des dents, quitte à y revenir plus tard, c’est un peu la position de l’UD des Bouches du Rhône (voir ci-contre). On ne peut qu’être sidéré de l’absence de prise de positions des structures dites oppositionnelles !

Le problème, c’est qu’en s’imaginant préserver la CGT telle qu’elle est, on permet sa décomposition interne dans la collaboration de classe. La seule possibilité, nous le répétons depuis l’origine, c’est de « mettre le caca sur la table », de nettoyer les écuries, et cela commence, non pas par des querelles de personnes ou de structures (Thierry Lepaon n’est qu’un symbole même pas terrible), mais par la redéfinition d’un syndicalisme de classe, par la rupture, franche, claire et nette avec le capitalisme, l’exploitation, un mode de production destructeur de l’homme et de la nature, par la reprise d’un projet révolutionnaire anticapitaliste !

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commentaires

S
J'espère que mon commentaire ne sera pas censuré, mais j'ai des doutes. Cela étant, puisque vous prétendez vouloir tout mettre sur la table …<br /> On se moque du monde. Cette affaire Lepaon n'est qu'une paille, et je ne le dis certes pas pour défendre monsieur Lepaon, qui n'est qu'un vendu parmi beaucoup d'autres. Cela fait des années que je dénonce ce que j'ai vu et vécu à la vo, où j'ai travaillé neuf ans, de 1992 à 2001 : enveloppes (dont personne ne parle, à part moi), «indemnités» non déclarées de plusieurs dizaines de millions d'anciens francs versées aux dirigeants à leur départ (vous voyez que Lepaon est de la rigolade et que ces pratiques sont courantes, contrairement à ce qu'on veut faire croire), emplois fictifs censés militer ou travailler à Montreuil alors qu'ils n'y mettent les pieds qu'une fois par mois pour l'enveloppe (je l'ai vu à la vo, avec notamment des détachés de la sécurité sociale, mais aussi avec le directeur de l'époque, détaché d'edf, qui n'était quasiment jamais là tout en cumulant les avantages sonnants et trébuchants; et ce monsieur était à l'époque numéro 2 de la cgt, pressenti pour succéder à Viannet ...), retraités percevant des enveloppes parce qu'ils sont censés aider alors qu'ils ne font que glander et bouffer aux frais de la princesse, loyer exorbitant de plus d'un demi-milliard d'anciens francs par an payé par la vo à la cgt de 1993 à mon licenciement en 2001 (toute personne sérieuse sait que le coup du loyer exorbitant est un classique du blanchiment d'argent, utilisé pour transférer des fonds douteux; j'ignore quel loyer paie maintenant la vo), gâchis en tous genres, arrangements financiers crapuleux de toutes sortes (concernant notamment les indemnités de licenciement), détournements de fonds, cartes bancaires et chéquiers détenus par les dirigeants et sur lesquels aucun contrôle n'est exercé, j'en passe et des pires. J'ai été le seul à dénoncer tout cela, et je le fais dans le vide, depuis des années. De même que j'ai été le seul à porter plainte; j'ai porté plainte pour abus de biens sociaux notamment, mais je me suis heurté à la protection dont jouissent ces corrompus de la cgt.<br /> Ma plainte vise, entre autres, des dirigeants qui ont vidé les caisses d'un ancien organisme de la cgt, l'iseres : car, après avoir vidé les caisses de l'iseres, ces dirigeants ont puisé dans celles de la vo afin de compenser ce qu'ils avaient volé à l'iseres (je ne peux pas entrer dans les détails); c'est pour cela que l'on a licencié en 2001 à la vo : pas du tout parce qu'il n'y avait, certes, pas beaucoup de lecteurs, mais parce que la direction de la cgt a volé des centaines de millions d'anciens francs dans les caisses du journal : à Montreuil, tout le monde connaissait ce scandale, mais j'ai été le seul à porter plainte et à tenter de le faire connaître au-delà de la cgt. L'un des dirigeants en cause est membre du Siècle, il est le grand copain du Medef et de gros patrons de presse, ce qui explique en partie que la presse ait fait le silence sur cette affaire (j'ai alerté quasiment tous les médias, en vain, ce qui montre bien que l'affaire Lepaon est sortie pour des raisons peu avouables, que nous ignorons tous).<br /> Juste une anecdote qui en dit long sur le degré de décomposition de la cgt : elle concerne le responsable des publications juridiques de la vo, appelons-le X. Au vu et au su de tous, pendant le temps de travail vo, ce monsieur rédige des consultations juridiques pour les patrons, contre les salariés. Un jour, il s'est fait prendre la main dans le sac. Les salariés des éditions Milan s'étaient mis en grève parce que leur employeur voulait leur supprimer le 13e mois en échange des 35h. Au cours d'une réunion, l'employeur a brandi un papier : une «consultation» que X avait vendue aux dirigeants des éditions Milan. Tout en brandissant ce papier, le patron a clamé : «j'ai le droit de vous supprimer le 13e mois; d'ailleurs, c'est pas moi qui le dis, c'est la cgt; j'ai ici une consultation qui nous a été vendue par monsieur X, chef de la rubrique juridique de la vo, journal de la cgt, et rédacteur en chef de la rpds, revue juridique cgt; monsieur LM dit expressément qu'en échange des 35h, j'ai le droit de vous supprimer le 13e mois». Ce fut la consternation chez les salariés, singulièrement les syndiqués cgt. Ceux-ci ont déboulé à la vo pour démolir X, mais n'ont pas pu car il était absent. Ils ont alerté la filpac, avec demande de licenciement de X pour faute grave. La filpac a monté un dossier, qu'elle a transmis à Bernard Thibault, avec demande de licenciement de X pour faute grave. Le Thibault s'en est lavé les mains, de même que la hiérarchie de la vo. Le X n'a pas été inquiété le moins du monde et a tranquillement continué ses petites affaires avec les employeurs, au vu et au su de tout le monde. Les syndiqués cgt de Milan, à l'époque, ont rendu leurs cartes, écoeurés. <br /> Dernière chose : depuis des années, je n'ai cessé de poster des commentaires sur des sites internet, en dénonçant ce que j'ai vu, en citant des noms, sans que jamais la cgt, la vo ou les individus que je mets en cause ne portent plainte contre moi pour diffamation ou dénonciation calomnieuse : cela suffirait à prouver à quel point ces gens ont des scandales à cacher. <br /> Mon témoignage a été en partie repris dans L'Express. Un chapitre entier est consacré à mon affaire dans le livre de messieurs Touly et Lenglet. Owni a publié aussi mon audition devant la commission d'enquête parlementaire. Les dossiers du contribuable m'ont donné la parole également. Interrogée par L'Express, madame Naton a menti en déclarant qu'il n'y avait pas d'enveloppes à la vo. Sur BFM tv, Thibault a prétendu que le livre de messieurs Lenglet et Touly était un tissu de fantasmes. Curieusement, ces gens n'ont pas porté plainte. Ai-je besoin de faire un dessin ?<br /> Il suffit d'aller sur internet et de taper mon nom avec vie ouvrière, ou avec cgt, ou avec iseres … Sur un site internet connu, dans les commentaires sous les articles, j'ai écrit noir sur blanc ce qui s'est passé à l'iseres, et j'ai écrit noir sur blanc les noms des dirigeants impliqués : ces gens ne peuvent pas l'ignorer ; il n'y a pas eu une plainte contre moi, alors que mes accusations sont gravissimes. Cela vaut toutes les preuves à l'encontre de la cgt, et tous les aveux de culpabilité de la part de ses dirigeants.<br /> Quant aux syndiqués ... Vous avez entendu que les syndiqués aient réagi ? Vous avez entendu que les syndiqués aient exigé des comptes ? Vous avez entendu que les syndiqués aient protesté parce que leurs cotisations servent à financer les enveloppes, les indemnités au black etc ? Rien. <br /> Le mouvement syndical a intérêt à faire lui-même le ménage, car il y a un sacré ménage à faire, et cela passe d'abord par la libération de la parole, la fin de l'omerta, et la fin du système qui consiste à dire que ceux qui dénoncent la corruption sont des fachos, des vendus, des salauds etc. Parce que, sinon, le ménage sera fait par d'autres, dans les pires conditions peut-être, et, à ce moment-là, il ne faudra pas pleurer. Il ne faudra pas non plus protester quand des gens diront qu'au fond, l'ensemble du mouvement syndical a été complice : se taire quand on sait, c'est bel et bien de la complicité, en effet.
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E
Bonsoir,<br /> 5'ai proposé au prochain Conseil Syndical de l'UL CGT de Chambéry (Savoie) d'inscrire à l'ordre du jour le 5/12/2014 un débat sur &quot;les frasques&quot; de l'appartement à LEPAON ainsi que son Bureau à la Confédération. J'ai récupéré pas mal d'articles de Presse (Canard, Libé, le Monde, le Point .....)<br /> L'UD contactée se plaint du manque d'infos. Je lui ai fourni les articles.
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E
Bonjour,<br /> <br /> J'ai remis 3 courriers à mon UD (et l'UL) CGT de mon département, la Savoie, avec les 3 articles du CANARD ENCHAINE, d'autres articles de Presse mais ceux-ci n'ont soulevé que la réaction de militants de l'UL dont je suis militant.<br /> <br /> Aucun débat si ce n'est la déclaration de LEPAON au CCN des 4 et 5 novembre et la lettre aux adhérents dont les teneurs n'abordent pas le vrai sujet.<br /> Il rejette sur le Trésorier la responsabilté du coût de l'appartement &quot;ramené à 103 000 € !&quot;) alors que cet appartement avait précédemment été rénové par le propriétaire !<br /> <br /> Règlements de compte au sein de l'Exécutif (comment le Canard s'est procuré les factures et les coûts ?)<br /> LEPAON reconnait le dysfonctionnement interne, la décision ayant été prise sans débat !<br /> Le reconnaitre, c'est bien, mais pourquoi avoir avaliser tous ces travaux, certainement pas nécessaires ?<br /> Qui en a pris la responsabilité ? Quel a été le rôle de la Commission des dépenses ?<br /> Autant de questions sans réponse que les militants et adhérents sont en droit de connaitre.<br /> <br /> Le mal est fait et jette un discrédit sur la CGT alors que les Elections dans la Fonction Publique ont lieu le 4 décembre 2014.<br /> Nous sommes en droit d'explications claires dans nos équipes syndicales.
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X
permettez-moi de vous signaler une série d'articles (dont le votre) sous le titre &quot;Le Paon : baisser peut-être le coût du travail...&quot; et la dernière déclaration de le Paon<br /> http://humaniterouge.alloforum.com/paon-baisser-peut-etre-cout-travail-t5043-1.<br /> html<br /> Je me dois de vous joindre le courrier d'un camarade rectifiant mon calcul, quoique ça ne retire pas grand-chose au caractère exorbitant de la facture :<br /> <br /> &quot;Je reviens sur le calcul du coût d'électricien de ... Si le gars est payé, en net, à 2000€, c'est vrai que le coût total pour sa boite et d'environ 4000€. Mais ce n'est pas le coût de facturation, qui tourne sans doute aux environs de 8000€. Parce que il faut payer aussi les &quot;improductifs&quot; (secrétariat, comptabilité, encadrement, et profit du patron, dépenses qui ne sont pas directement facturable). Ce coût de facturation correspond à une facture horaire de 50 à 60 €, déplacement et prime de panier compris, ce qui n'est pas excessif, surtout à Paris. Et pour refaire l'électricité dans 120 mètres carrés, le prix du matériel est certainement supérieur à 2800 €. De plus, sur un &quot;gros&quot; chantier, les gars sont plutôt à deux pour une meilleure efficacité du travail et pour réduire la durée du chantier. Je dirais donc que les travaux ont du durer quinze jours à trois semaines. Ceci dit, ces considérations n'ont pas grand intérêt sur le débat (ou le soi-disant débat !).&quot;<br /> Amitiés ...
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G
Bonjour,<br /> <br /> Etant récent adhérent à la CGT (Union locale de CHAMBERY en Savoie), j'ai fait parvenir mon commentaire personnel suite aux &quot;fuites&quot; du Canard Enchainé<br /> sur l'appartement de LEPAON à Vincennes.<br /> Je peux vous la faire parvenir.<br /> <br /> Ce qui est choquant, ce n'est pas l'appartement du fait qu'il vient de province mais le choix du quartier de Vincennes.<br /> et tous ces travaux de remise en état (l'appartement devait être délabré complètement ? Pas d'état des lieux avant ?<br /> Et un réaménagement apparemment grand luxe ? (si les &quot;fuites&quot; du Canard sont vraies ?<br /> <br /> Le mal est fait car repris par tous les médias et il jette un discrédit sur l'organisation CGT.<br /> J'ai reçu en réponse par mel les communiqués de l'UD de Savoie et la Confédération (du Trésorier)<br /> Certes, par rapport à ce qui se passe chez les Politiques (fraude fiscale, comptes à l'étranger, évasion fiscale, phobie adminiustrative .....)<br /> les sommes déclarées sont relativement peu comparables mais choquent l'ensemble des militant-es, adhérent-es et font &quot;le bonheur&quot; des <br /> antisyndicaux et des autres Confédérations.<br /> <br /> Mais on a connu la CFDT et &quot;les reclassements des permanents&quot; dans des postes dorés, on a connu FO avec BLONDEL,<br /> et certainement d'autres qu'on ne sait pas.<br /> <br /> Je pense que des frais auraient pu être évités et le logement dans un quartier moins huppé.<br /> Il faut maintenant faire la TRANSPARENCE sur ce dossier.et non pas celui laconique de la Confédération par son Trésorier.
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X
Une observation quand même, en passant sur le fleurissement de la terrasse et la TV dans chaque chambre :<br /> Soit un salaire net d’électricien de 2000 €/mois (total main d’œuvre 4000 €/mois), et en comptant 2800 € de matériel (tableau, PC et interrupteurs, alarme sans fil), la rénovation électrique de l’appartement pour 18 800 € représente 4 mois de travail ... en branchant une prise de courant par jour, c’est jouable non ?.<br /> <br /> Autre chose parce que tout est lié effectivement :<br /> <br /> Invité à Télématin – les 4 vérités, le 15 octobre, il n'a guère été bavard sur les profits et on se demande s'il s'insurge ou s'il admet «... un système de solidarité payé par les citoyens et non plus payé par le A de l’assurance chômage. Chacun devrait pouvoir normalement cotiser et avoir une assurance sociale qui lui permette de vivre entre deux périodes d’activité ce qui n’est plus le cas dans notre pays aujourd’hui.» <br /> <br /> Mais le pompon de la déculottade lui revient après une question bien prévisible sur le &quot;coût du travail&quot; : <br /> <br /> « il faut baisser peut-être le coût du travail dans certains secteurs d’activité qui sont soumis à une très forte concurrence, mais c’est pas la politique qui est mise en place aujourd’hui. La politique qui est mise en place aujourd’hui c’est d’aider l’ensemble des entreprises avec les mêmes sommes d’argent alors qu’elles ne sont pas sujet aux mêmes difficultés. On a besoin de créer de l’emploi industriel dans notre pays et on voit bien que les sommes ne vont pas à l’industrie à la création d’emploi mais directement dans la poche des actionnaires.»<br /> <br /> Ce n’est pas seulement la baisse du coût du travail qui est en cause. Il est anormal que le secrétaire de la CGT s’exprime sur la répartition des cadeaux au patronat, au lieu de dénoncer les cadeaux eux-mêmes. Son intervention signifie en clair qu’il faudrait faire des cadeaux au capital industriel sur le dos des salariés.<br /> <br /> C’est une thèse erronée de prétendre que le capital industriel puisse être distingué et séparé du capital commercial et du capital financier.<br /> Dans le process de circulation du capital, la plus-value se transforme tour à tour en capital commercial, financier et industriel, et se répartit entre eux.<br /> Si l’investissement diminue par rapport au capital spéculatif, c’est un effet de la course au profit maximum, et aucune politique ne peut abolir cette loi dans le cadre du capitalisme et de la propriété privée des moyens de production.<br /> Pour la même raison la création ou la destruction des emplois ne dépend pas des cadeaux de l’Etat mais d’une part du rapport de l’offre et de la demande de marchandise, et d’autre part de l’accroissement de la productivité lié à la course au profit maximum lui-aussi.<br /> Ces thèses sont justement un effet du réformisme qui domine dans la CGT et ce réformisme n'est pas indépendant du sujet, ni des factures astronomiques (indépendamment du matériel) de ces travaux.
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