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13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 10:49

Dimanche 13 juillet 2014

ANDEVA : mêmes conflits et mêmes contradictions qu'à la CGT !

 

Nous publions ci-dessous en fin d'article un compte rendu de la dernière assemblée générale de l’ANDEVA (Association Nationale des Victimes de l’Amiante) qui a eu lieu le 28 juin dernier. L’assemblée a été houleuse, c’est le moins qu’on puisse dire, et le compte-rendu que nous publions est celui des minoritaires (nous n’avons pas trouvé le compte rendu officiel).
Nous le publions, de manière prudente et sans nous engager. Mais nous le publions néanmoins parce que cette assemblée nous semble refléter exactement les mêmes contradictions qu’à la CGT : faut-il faire confiance au gouvernement Hollande ou pas ? Les majoritaires semblent penser que oui, les minoritaires affirment que non. Et par voie de conséquence, quelle tentation à jouer les interlocuteurs responsables dans les couloirs des ministères ?

[Mise à jour 19 septembre 2014] On trouvera ICI le document publié par la direction finalement majoritaire à l'ANDEVA, que nous venons de recevoir.

 

Nous ne voulons pas rentrer dans les éventuelles manœuvres internes à l’ANDEVA (qui pourraient d’ailleurs bien ressembler aux manœuvres internes à la CGT…) mais nous relevons malgré tout les éléments suivants soulevés par les minoritaires :

  • Agir par le rapport de forces ou faire confiance aux négociations avec le gouvernement ? Il faut choisir son camp… Ce qui suppose d’être clair avec la nature du gouvernement.
  • La question des « institutionnels » et de la répartition des postes au Conseil d’Administration. Au-delà des affrontements bureaucratiques dont nous ignorons (et voulons ignorer) la teneur, il y a du nettoyage à faire, c’est l’évidence. La représentation historique de Jussieu et de l’Ile de France pose effectivement problème au regard de la « nationalisation » du problème de l’amiante qui touche désormais tous les recoins du pays. Et donc de la représentation au sein de l’ANDEVA.
  • Les difficultés juridiques sont réelles : attaques au pénal systématiquement rejetées, préjudice d’anxiété interrogé, le domaine juridique est un domaine incertain, largement fruit du rapport de forces. Or on ne peut juger de l’intérêt et de l’efficacité de l’activité juridique qu’en rapport avec la mobilisation, retour au point précédent…
  • La référence à AMISOL perturbe. La pétition des ouvrières (qu’on peut trouver ICI et que nous invitons à signer largement) est très critique vis-à-vis du gouvernement. Sur cette pétition on voit les commentaires comme quoi les responsables de l’ANDEVA ont refusé de la signer, et le texte des minoritaires reprend la critique. Question : qu'est-ce qui se cache derrière ce refus ?

Néanmoins, cette fracture nouvelle dans l’ANDEVA, cette opposition, reflète-t-elle une opposition de classe ? Ce n’est pas facile de savoir. Il n’y a aucune référence explicite à la question dans le texte des minoritaires, en particulier sur le fait que les dégâts de l’amiante touchent d’abord les ouvriers, d’abord les prolétaires, c’est cela qui est marquant, clair, surligné en jaune, et mérite d’être affirmé haut et fort (même si l’amiante tue sans distinction de classe…).
Une opposition ne fait pas une orientation de classe. Il faudra attendre d’y voir un peu plus clair pour comprendre ce que recouvrent exactement ces contradictions… En ce sens, on est un peu dans la même situation qu’à l’intérieur de la CGT où les contradictions s’accentuent, sans pour autant qu’on y voie clair sur une orientation de lutte de classe…

 

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commentaires

B
De la CGT, parlons en. Né en 1931, Je suis adhérent et militant de ce syndicat depuis 1955. Bien entendu je ne suis pas un béni oui-oui et parfois en désaccord avec ma fédération (Bâtiment et T.P.) au sein de laquelle j'ai longtemps milité. Mais je suis en phase avec l'ANDEVA où j'ai été administrateur durant 10 ans. Secrétaire de l'ADDEVA 93, je m'y sens à l'aise et pleinement d'accord avec la "politique" de l'ANDEVA dont le but est "la défense (et la protection ) des victimes de l'amiante, la prévention, la réparation. Un combat mené avec ses 22000 adhérents. Alors, quel est votre but en cherchant à démolir la plus importante association française qui a fait ses preuves? Quels sont vos arguments pour justifier votre action dangereuse pour les victimes de l'amiante, les veuves, les ayant-droit? Vous ne pouvez pas me convaincre. Vous avez pris un mauvais chemin.
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