Jeudi 20 mars 2014
Création d'un collectif CGT contre Notre-Dame des Landes
La résistance à l’aéroport Notre-Dame des Landes dure depuis des années et s’affirme mois après mois comme une pierre de démarcation dans la situation politique.
Lors de la manifestation du 22 février, les provocations et violences policières ont montré la détermination de l’état Hollande/Ayrault à réprimer quoiqu’il en coûte et à mettre sous contrôle la protestation populaire. Une semaine plus tard, le 1er mars, la manifestation à la fin de la semaine anti-coloniale à Paris était quasiment interdite (impossibilité de bouger), en conséquence directe des incidents de Nantes.
Et bien entendu, notre syndicat n’échappe pas à cette polarisation.
Le congrès de l’UD 44 qui vient de se tenir a été l’occasion d’un nouvelle discussion sur la question, à la suite des deux journées d’étude de l’UD qui avaient eu lieu en juin dernier (voir ICI le compte rendu et tous les documents de travail) où les opposants à l’aéroport s’étaient bien mobilisés et même retrouvés majoritaires !
Embarrassée et ne voulant pas prendre position contre l'aéroport, l’UD avait dégagé en touche au nom de la poursuite du débat…
Le congrès a été l’occasion d'y revenir, sans à nouveau réussir à conclure… Mais au moins la déclaration finale de l’UD est assez claire pour dénoncer les violences policières et ne pas se tromper de camp.
A la suite du congrès, un collectif est en cours de constitution et nous publions ci-dessous l’appel initial, trouvé sur le site des libertaires dans la CGT.
Cette démarche, encore embryonnaire et limitée, est positive et montre que le débat s’approfondit dans notre syndicat, pourvu qu’il y ait des militants déterminés pour le mener.
Voici l’appel (pour tout contact : col.milit.cgt.contre.nddl@gmail.com) :
« Le collectif n'a pas pour but de se substituer à notre organisation mais il permettra à tous les militants de la CGT, opposés au transfert de l'aéroport de pouvoir s'exprimer librement, en dehors de toute influence politique ou syndicale.
Il ne s'agit pas non plus d'utiliser la CGT à des fins de propagandes pour telle ou telle position concernant ce projet et si quelque expression devait être rendue publique, elle le serait au nom des "militants CGT opposés au projet de transfert de l'aéroport"* et non au nom de la CGT.
Cette initiative a pour but de se regrouper pour montrer que nombre de camarades de la CGT ont bien pris conscience de la dangerosité de ce projet même si la CGT, et plus particulièrement l'UD44 n'a jamais osé s'impliquer pleinement sur ce dossier qui pose pourtant bien des problèmes d'ordre syndicale comme le transfert des salariés présents sur l'aéroport actuel, le déséquilibre de l'emploi entre le nord et le sud Loire et bien d'autres questions de société comme les questions environnementales et l'utilisation de l'argent public.
Depuis la mise en place d'opposition à ce projet, de nombreuses études, analyses, enquêtes... ont été réalisées et ont prouvé que ce chantier allait à l'encontre des valeurs que porte notre organisation syndicale. L'UD44 a décidé de ne pas entendre tous ces arguments et a organisé des journées d'études pour sortir une expression CGT sur ce sujet. Tout à son honneur, mais il est un peu tard car le dossier a pris de telles dimensions qu'il serait temps de conclure sur une véritable position. C'est également pour cette raison que nous devrons, en s'appuyant sur des axes revendicatifs et des propositions de développement de l'actuel aéroport, peser dans le débat à l'intérieur de notre organisation puisqu'enfin il a été réouvert, ce qui n'est pas le cas dans certains partis politiques qui campent de manière aveugle et subjective sur des positions très contestables quand on connait les valeurs de ces partis. Je ne m'étendrai pas sur ce point mais, d'ores et déjà, et comme nous n'avons pu en discuter plus profondément, je demande à chacun de bien vouloir se positionner sur cette initiative.
Dans un premier temps, et suite à la manifestation d'ampleur du 22 février à laquelle la plupart d'entre nous ont participé, nous devrons récolter tous les témoignages de ce qui s'est réellement déroulé. En effet, plusieurs d'entre nous avons vu avons été témoins des débordements ouvertement organisés par les forces de police elles-mêmes : "...policiers habillés en casseurs (cagoulés, protégés, blousons noirs et jeans...) qui ont couru dans la foule dans la voie des bus de la place du commerce, là où étaient garés les tracteurs, et ont déposé à nos pieds des bombes lacrymogènes..." Nous devrons dénoncer ces agissements avec la plus grande fermeté en gardant à l'esprit que nous sommes régulièrement dans l'action et dans des manifestations et que si nous restons muets sur ces exactions policières, demain nous pourrions être touchés dans un cortège syndicale.
Dans un deuxième temps, nous devrons nous réunir au plus vite pour travailler sur une expression syndicale sur le positionnement sur ce sujet en s'appuyant sur les axes revendicatifs suivants (liste non exhaustive) :
*Axes revendicatifs* :
- Maintien des emplois sur le Sud Loire et sur la plateforme de Nantes Atlantique (2000 salariés + quelque 3000 emplois induits)
- Maintien du site d'Airbus (2000 emplois et 4000 emplois induits)
- Aménagement de l'aéroport actuel pour améliorer les conditions de travail des salariés.
- Aménagement des instruments de navigation pour l'atterrissage et le décollage des avions dans des conditions de sécurité optimale.
- Pression sur la DGAC pour l'approche des avions par le sud et non par le nord pour éviter au maximum le survol de Nantes.
- Réappropriation de l'aéroport par la CCI pour revendiquer le caractère public du transport aérien
- Contrer le développement des compagnies "low-cost" qui détruisent les emplois et tirent vers le bas les salaires et les conditions de travail des personnels des compagnies aériennes nationales
- Rallongement de la ligne de tram de la Neustrie (1,5/2 kms) pour arrêter le bétonnage des zones aux alentours de l'aéroport pour construire des parkings et permettre aux passagers d'accéder à l'aéroport par les transports en commun.